Le 30 novembre 2023
En recevant ce jeudi matin les membres de la Commission théologique internationale, le pape a voulu souligner un fait qu’il n’avait pas aimé: il n’y avait que cinq femmes théologiennes dans la salle parmi une trentaine de personnes.
« La théologie, la réflexion théologique, est très importante, a-t-il dit. Mais il y a quelque chose que je n’aime pas chez vous, désolé pour la sincérité. Une, deux, trois, quatre femmes : les pauvres ! Elles sont seules! Ah, désolé, cinq. Il faut avancer là-dessus ! »
Le pape a affirmé que « les femmes ont une capacité de réflexion théologique différente » de celle des hommes. « C’est peut-être parce que j’ai beaucoup étudié la théologie féminine, a-t-il expliqué. J’ai été aidé par une bonne Allemande, Hanna-Barbara Gerl, sur Guardini. Elle avait étudié cette histoire et cette théologie de la femme… Et maintenant, lors de la prochaine réunion des neuf cardinaux, nous aurons une réflexion sur la dimension féminine de l’Église. »
« L’Église est femme, a déclaré le pape. Et si nous ne savons pas comprendre ce qu’est une femme, ce qu’est la théologie d’une femme, nous ne comprendrons jamais ce qu’est l’Église. Un des plus grands péchés que nous avons commis est d’avoir “masculinisé” l’Église. »
Ce problème, selon le pontife, « ne peut pas être résolu par la voie ministérielle, c’est autre chose. Elle se résout par la voie mystique, par la voie réelle ». En se référant à la théologie de Hans Urs von Balthasar (1905-1988, un prêtre catholique suisse, un des plus grands théologiens chrétiens du XXᵉ siècle -ndlr), le pape a dit qu’il existe « les deux principes » : « le principe pétrinien et le principe marial ». « Le marial est plus important que le pétrinien, car il y a l’Église épouse, l’Église femme, sans se masculiniser. »
« Et vous vous demanderez : où mène cette discussion ? Pas seulement pour vous dire que vous auriez plus de femmes ici –cela est une chose –, mais pour vous aider à réfléchir. L’Église est femme, l’Église est épouse, a répété le pape. Et c’est une tâche que je vous demande, s’il vous plaît. Démasculinisez l’Église. »
