« Le diaconat » féminin a « été évoqué » lors de la réunion du Conseil des cardinaux, en présence du pape, les 4 et 5 février derniers, a confirmé Sœur Linda Pocher, Fille de Marie Auxiliatrice et professeur de christologie et de mariologie à la faculté pontificale des Sciences de l’Éducation « Auxilium » de Rome, dans l’entretien avec Europa Press, le 8 février 2024. « Nous savons que le pape est très favorable au diaconat féminin, mais il essaie encore de comprendre comment le mettre en pratique », a-t-elle déclaré.
Sœur Linda Pocher a participé aux rencontres avec les cardinaux en décembre dernier et en février 2024 et est intervenue sur « Femmes et ministères dans l’Église », indique le site officiel des Filles de Marie Auxiliatrice. Deux autres femmes qui ont parlé lors de la réunion du février sont : Giuliva Di Berardino, consacrée de l’Ordo Virginum du diocèse de Vérone, enseignante et responsable des cours de spiritualité et des Exercices spirituels, et le révérend Jo Bailey Wells, évêque de l’Église d’Angleterre et secrétaire général adjoint de la Communion anglicane.
Dans son entretien avec Europa Press, sœur Linda Pocher a expliqué qu’elle avait organisé une présentation sur le rôle de la femme dans l’Église avec Di Berardino et le rév. Jo Bailey Wells à la demande du pape, et que c’était sa décision d’impliquer l’évêque de l’Église d’Angleterre dans la conversation. « Le pape m’a demandé d’organiser cette rencontre de réflexion sur le monde des femmes dans l’Église et il m’a semblé intéressant de comparer l’expérience de l’Église anglicane à cet égard », a-t-elle déclaré.
Pocher a demandé à Wells d’expliquer le processus au sein de l’Église anglicane qui a conduit à leur décision d’ordonner des femmes, et comment cette décision « a changé la vie dans son Église ». « Ce qu’elle a fait, c’est raconter une expérience dont nous avons discuté plus tard avec les cardinaux et le pape », a expliqué sœur Linda.
Le pape François, a-t-elle poursuivi, est en train de changer la manière de l’Église « de penser et de vivre la différence entre le ministère ordonné et le sacerdoce baptismal, en étendant à tous les baptisés certains droits qui appartenaient jusqu’à récemment aux évêques, aux prêtres ou aux religieux ». En tant qu’exemple, la religieuse a évoqué la décision du pape de permettre, pour la première fois, aux femmes de voter lors du Synode des évêques d’octobre dernier.
Concernant la réaction des cardinaux à leur présentation, Linda Pocher a déclaré que les membres du Conseil étaient « très disposés à écouter ». « Nous avons eu un dialogue très riche et ouvert », a-t-elle ajouté.
Certains cardinaux étaient plus ouverts à leurs idées que d’autres, a noté la religieuse : « Les cardinaux qui font partie du Conseil sont tous des pasteurs d’églises locales. Ils sont donc également chargés des sensibilités de leur propre peuple. Nous savons que la question des femmes dans l’Église revêt différentes nuances », a déclaré sœur Linda.
Dans certains pays, a-t-elle dit, les femmes n’ont toujours pas la possibilité d’étudier, « il faut donc se concentrer d’abord sur cela », tandis que dans d’autres pays, « il existe une demande explicite pour une plus grande participation au niveau de l’Église et également à travers les ministères ».
Photo : Sœur Linda Pocher, le révérend Jo Bailey Wells, Giuliva Di Berardino avec le pape François, www.cgfmanet.org
