« En quoi concernent » les sujets « internes » de l’Église « le monde auquel nous sommes envoyés » ? se demande Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France. « Nous espérons », répond-il, qu’« ils nous permettent de fonder la crédibilité nécessaire pour que la parole dont nous sommes les porteurs soit écoutée, pour que ceux et celles que le Seigneur attire à lui puissent être confiants en son Église et fiers d’y entrer » « et nous attendons de nos transformations statutaires qu’elles donnent plus de souplesse et de réactivité à notre réflexion et notre action communes ».
C’est ce que Mgr de Moulins-Beaufort a dit dans son discours d’ouverture de l’Assemblée plénière de printemps des évêques de France (18-23 mars) qui vient de commencer à Lourdes ce mardi 19 mars 2024.
« En nous réunissant ici à Lourdes, a dit l’archevêque, nous portons avec nous notre monde fatigué, inquiet, déchiré par des guerres que nous ne pouvons oublier et des tensions que nous ne pouvons négliger ». « Nous les confierons au Seigneur dans un chemin de croix jeudi soir. » Le Chemin de croix sera conduit par les « évêques ukrainien et arménien, par l’évêque auxiliaire du Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Rafic Nahra, par deux diacres ». « Nous y évoquerons aussi ceux et celles qui ont été victimes de violences et d’abus dans notre Église et, avec Mgr Daucourt, nous supplierons pour les coupables », a ajouté Mgr de Moulins-Beaufort.
Il a évoqué « les tensions qui sous-tendent » la « vie sociale » en France : « Nous savons, a-t-il dit, combien nos concitoyens juifs souffrent de gestes, de propos, de sous-entendus antisémites ; nous savons combien nos concitoyens musulmans aspirent à vivre le temps du Ramadan dans la paix et l’estime et la bienveillance de tous. Nous portons dans notre réflexion et notre prière celles et ceux dont l’inflation réduit, pour certains fortement, la capacité de vivre avec tranquillité de cœur et d’esprit. »
Les évêques de France portent « l’inquiétude de beaucoup de personnes malades, âgées ou non, de beaucoup de soignants de tous niveaux et de tous ordres, de beaucoup de nos concitoyens aussi devant le projet de loi à venir sur la fin de vie ». Une déclaration du Conseil permanent de la CEF – « notre voix » sur ce sujet – « est attendue » et « espérée », a-t-il souligné. « Quelle efficacité pourra-t-elle avoir, nous ne pouvons le prévoir, a noté le président. Mais, dans le paysage médiatique d’aujourd’hui, il faut des prises de paroles variées et répétées pour que l’une d’entre elles perce jusqu’à telle personne. Nous ne prétendons pas faire la loi, mais nous avons le devoir d’aider nos concitoyens à réaliser dans quelle dynamique ils pourraient se trouver entraînés. »
« Nous pouvons le faire, a-t-il poursuivi, grâce à l’engagement des aumôniers et aumônières d’hôpital et aux bénévoles de leurs équipes, grâce à ceux et celles qui accompagnent des proches vers la mort, avec persévérance, courage, affection et détermination. En ce jour, nous confions celles et ceux qui se préparent à la mort à saint Joseph, patron de la ‘bonne mort’. »
Photo : eglise.catholique.fr