Le pape François se rendra dans la prison pour femmes de Rebibbia, en périphérie de Rome, pour y célébrer la messe de la Cène du Seigneur du Jeudi Saint et procéder au rite du lavement des pieds. « Ce sera certainement un beau moment que les détenues attendent avec impatience parce que ce sont elles qui ont invité le Saint-Père, a déclaré le père Andrea Carosella, aumônier de la prison. Pour elles, la visite du pape est un signe de grande attention à la réalité carcérale et de grand encouragement. »
Le père Andrea explique pourquoi « la rencontre et le dialogue » sont tellement importants pour les détenues : « Ici, il y a des femmes avec des histoires très diverses de pauvreté, de gêne, de difficultés. Elles souffrent toutes à cause de la séparation des proches. Certaines n’ont plus de contacts avec les membres de leurs familles, elles sont donc complétement privées de repères en dehors de la prison. On peut dire qu’en détention, elles retrouvent la conscience des rapports avec les enfants et la signification de ces rapports. La rencontre et le dialogue deviennent alors fondamentaux. »
Lors de la célébration du Jeudi Saint, le pape procède toujours au rite du lavement des pieds. « C’est un signe de miséricorde et de l’amour de Dieu qui va à la rencontre des souffrances et des douleurs de l’humanité », dit P. Andrea. Ce jeudi 28 mars 2024, à Rebibbia, le pape François lavera des pieds de douze des 370 femmes qui y sont incarcérées.
Dans un entretien avec Vatican News, sœur Maria Pia Iammarino, religieuse de la congrégation des Sœurs franciscaines des pauvres qui anime la pastorale carcérale, explique que les détenues de Rebibbia « sont contentes, elles disent que le pape aime vraiment les personnes qui souffrent ».
Ces femmes, poursuit sœur Maria, « éprouvent une grande culpabilité pour le délit commis et une culpabilité encore plus écrasante pour la souffrance qu’elles ont infligée en-dehors, à une mère âgée, ou pire, à un petit enfant qu’elles ne peuvent pas voir grandir, qu’elles ne peuvent pas accompagner tous les jours à l’école, au côté de qui elles ne peuvent pas rester dans les moments de douleur ou quand ils sont malades. »
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