Le 28 avril prochain, le pape François se rendra à la prison pour femmes de la Giudecca (Casa Reclusione Femminile Venezia “Giudecca« ) : il visitera l’institution lors de son voyage d’une journée à Venise. Située à quelques kilomètres à l’ouest de la ville, cette institution occupe un ancien monastère, probablement fondé au XIIe siècle.
« En 1611, rapporte le site du ministère italien de la Justice, l’institut fut placé sous la protection du Sénat vénitien et devient un hospice pour prostituées rachetées. …En 1859, le gouvernement autrichien décrète l’ouverture d’une maison de punition et de correction pour femmes à Venise… Un contrat a été signé à cet effet avec l’ordre des Sœurs de la Charité qui en a été chargé de la gestion et de la garde des détenues ».
En 1990, la réforme de la police pénitentiaire « a supprimé les tâches institutionnelles des religieuses qui opéraient encore à la Giudecca ».
La prison en 2005
Il est difficile à dire quelle est la situation de la prison aujourd’hui, en 2024, mais il y a 19 ans, en 2005, elle a été décrite par le député du Parlement européen Antonio de Poli ainsi :
- « l’introduction et l’expérimentation de projets ayant pour but l’éducation des détenues en vue de leur réinsertion (comme l’ouverture et la gestion d’un laboratoire de céramique, la culture de jardins pour des productions agricoles et de fleurs, et la gestion d’un service de blanchisserie, lequel devrait bientôt être étendu à l’extérieur) ont donné d’excellents résultats, créant une atmosphère de collaboration et de solidarité et permettant à l’autorité carcérale de poursuivre la mise en œuvre de cette ligne politique; »
- « les détenues peuvent garder près d’elles, dans la prison, leurs enfants jusqu’à l’âge de trois ans » et « des espaces de jeux y sont prévus »
- « la structure de l’édifice, non entretenue depuis dix ans environ, est vétuste et inadaptée, l’intérieur des cellules surtout, en tant que cadre respectueux de la dignité humaine ».
D’une vidéo publiée en 2012, on apprend que les détenues de la Giudecca confectionnent une partie des costumes du carnaval de Venise et qu’on « rencontre » dans cette prison « une ancienne proxénète, une tueuse de belle-mère, mais avec des mains de fée ».
La prison
Le monastère, où se trouve la prison, occupe une surface couverte d’environ 1 000 mètres carrés, indique le site du ministère de la Justice. Le complexe architectural est composé de différents bâtiments qui se structurent autour du noyau original formé par une église et un couvent. Il a trois entrées : la première – permet d’accéder aux logements du personnel ; la seconde constitue l’entrée de la prison et des bureaux de direction ; le troisième donne accès à l’Institut de garde mitigée pour mères détenues (ICAM).
De l’accueil principal on entre dans le centre de détention, qui comprend (au rez-de-chaussée) les bureaux d’inscription, de commandement, de services, la salle d’entretien, la salle de contrôle, l’entrepôt des détenus, le bureau des éducateurs et la cuisine des détenus.
Mères détenues avec leurs enfants
L’Institut de garde mitigée pour mères détenues (ICAM) a été créé, à titre expérimental, en 2006 pour permettre aux mères détenues qui ne peuvent pas profiter des alternatives à la détention pénitentiaire de garder leurs enfants avec elles.
Dans la prison pour femmes Venise-Giudecca, l’ICAM est organisée sur deux étages. Le rez-de-chaussée abrite une chambre du concierge, une salle d’entretien, une salle de jeux, une bibliothèque, une buanderie, une cuisine et un jardin équipé de jeux. Le premier étage abrite six chambres, avec salle de bain et douche, l’infirmerie et une salle d’activités communes équipée de TV.
Comment y arriver
Depuis Piazzale Roma ou la gare, prenez le vaporetto ACTV, ligne 4.1/ligne 2, pour descendre à l’arrêt Giudecca/Palanca.
Photo : www.giustizia.it
liberadalibera@libero.it
12 mars 2024Merci pour ce site, très bien fait et très clair, et avec une information solide. MERCI.