Le pape François revient sur la tristesse et sur les moyens de la vaincre dans son nouveau message publié sur sa page Twitter (X) Pontifex_fr ce jeudi 4 avril 2024.
Il écrit : « Jésus est ressuscité non seulement pour lui-même, mais aussi pour nous, afin de racheter tous les bonheurs restés inachevés dans notre vie. La foi chasse la peur, et la résurrection du Christ dégage la tristesse comme la pierre du tombeau. »
Il s’agit d’un extrait de sa catéchèse prononcée le 7 février dernier où il a réfléchi sur la tristesse « entendue comme un abattement de l’âme, une affliction constante qui empêche l’homme d’éprouver de la joie pour sa propre existence ».
Dans sa catéchèse, le pape rappelle qu’il existe deux sortes de tristesse : « une tristesse propre à la vie chrétienne qui, avec la grâce de Dieu, se transforme en joie » et une « tristesse qui s’insinue dans l’âme et la plonge dans l’abattement ». « C’est cette deuxième sorte de tristesse qu’il faut combattre résolument et de toutes ses forces, parce qu’elle vient du Malin », affirme le pape François.
Cette « deuxième tristesse », explique-t-il, « est une maladie de l’âme. Elle naît dans le cœur de l’homme lorsqu’un désir ou une espérance s’évanouit ».
Le pape note que « la dynamique de la tristesse est liée à l’expérience de la perte » : « Dans le cœur de l’homme, dit-il, naissent des espoirs qui sont parfois déçus. Il peut s’agir du désir de posséder quelque chose que l’on ne peut pas obtenir, mais aussi de quelque chose d’important, comme une perte affective. Lorsque cela se produit, c’est comme si le cœur de l’homme tombait dans un précipice, et les sentiments qu’il éprouve sont le découragement, la faiblesse d’esprit, la dépression, l’angoisse. »
Tout le monde passe « par des épreuves qui génèrent » « de la tristesse, parce que la vie nous fait concevoir des rêves qui se brisent ensuite ». Mais si « certains, après un temps de trouble, s’en remettent à l’espérance », « d’autres se complaisent dans la mélancolie, la laissant s’envenimer dans leur cœur ». « Cela procure-t-il du plaisir ? demande le pape. Considérez ceci. »
La tristesse, explique-t-il, « est comme le plaisir du non-plaisir, être heureux que cela ne soit pas arrivé, c’est comme prendre un bonbon amer, sans sucre, un bonbon abominable et le sucer ».
Et le pape met en garde : « La tristesse, qui est une émotion naturelle, peut se transformer en un mauvais état d’esprit. C’est un démon sournois, celui de la tristesse. Les pères du désert la décrivaient comme un ver du cœur, qui ronge et vide ceux qui lui font l’hospitalité. »
« Et alors que dois-je faire quand je suis triste ? » demande le pape. Et voici sa réponse : « S’arrêter et réfléchir : est-ce une bonne tristesse ? Est-ce une tristesse qui n’est pas bonne ? Et réagir en fonction de la nature de la tristesse. »
Le pape invite à penser au Christ qui « nous apporte la joie de la résurrection » : « Même si la vie peut être remplie de contradictions, de désirs déconfits, de rêves non réalisés, d’amitiés perdues, dit le pape, grâce à la résurrection de Jésus, nous pouvons croire que tout sera sauvé. … Chaque journée de chrétien est un exercice de résurrection. »
Le pape cite un extrait d’un « célèbre roman Journal d’un curé de campagne » de Georges Bernanos (1888-1948), ou le curé de Torcy affirme : « L’Église dispose de la joie, toute cette joie qui est réservée à ce triste monde. Ce que vous avez fait contre elle, vous l’avez fait contre la joie ». Et le pape cite aussi une « phrase magnifique » d’un autre écrivain français, Léon Bloy (1846- 1917): « Il n’y a qu’une seule tristesse, … celle de n’être pas saint. »
« Que l’Esprit de Jésus ressuscité nous aide à vaincre la tristesse par la sainteté », souhaite le pape François.
Photo : La Tristesse, Jean Audran (1667-1756), Louvre