Le Christ affirme « la valeur et la dignité de tous ceux qui portent l’image de Dieu, indépendamment de leur statut social et des circonstances extérieures », lit-on dans la Déclaration sur la dignité humaine publiée ce lundi 8 avril 2024.
Intitulée Dignitas infinita (« Une infinie dignité », en latin), la déclaration commémore le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). « La principale nouveauté du document, qui est le fruit de cinq années de travail, l’inclusion de certains des thèmes clés du récent magistère papal aux côtés des thèmes de bioéthique », explique Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication. Parmi ces thèmes : la guerre, « le drame de la pauvreté et des migrations », le traitement des êtres humains, l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui, le changement de sexe, la théorie du genre, la violence numérique.
Publiée par le dicastère de la Doctrine de la Foi, la déclaration est signée par le cardinal Víctor Manuel Fernández, le préfet, et par Mgr Armando Matteo, secrétaire pour la Section doctrinale, et est approuvée par le pape François.
Dans le chapitre 1 de la Déclaration, on lit que « Jésus est né et a grandi dans des conditions humbles et a révélé la dignité des nécessiteux et des travailleurs ». Il « a brisé les barrières culturelles et cultuelles, redonnant leur dignité à ceux qui sont “mis au rebut” ou considérés comme en marge de la société : les collecteurs d’impôts (cf. Mt 9, 10-11), les femmes (cf. Jn 4, 1-42), les enfants (cf. Mc 10, 14-15), les lépreux (cf. Mt 8, 2-3), les malades (cf. Mc 1, 29-34), les étrangers (cf. Mt 25, 35), les veuves (cf. Lc 7, 11-15) ».
Le Christ « guérit, nourrit, défend, libère, sauve ». « Il s’identifie lui-même à ses frères les plus petits : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). » Le document explique que les « petits » « ne sont pas seulement les enfants selon l’âge, mais les disciples sans défense, les plus insignifiants, les exclus, les opprimés, les mis à l’écart, les pauvres, les marginaux, les ignorants, les malades, les déclassés par les groupes dominants ».
La Déclaration souligne que « le Christ glorieux jugera en fonction de l’amour envers son prochain » : « Pour Jésus, le bien fait à tout être humain, indépendamment des liens du sang ou de la religion, est le seul critère de jugement. »
« La grande nouveauté »
La Déclaration explique « la nouveauté » apportée par le Christ dans la compréhension de la dignité humaine : « En proclamant que le Royaume de Dieu appartient aux pauvres, aux humbles, aux méprisés, à ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit ; en guérissant toutes sortes de maladies et d’infirmités, même les plus dramatiques comme la lèpre ; en affirmant que ce qu’on fait à ces personnes, c’est à lui qu’on le fait, parce qu’il est présent dans ces personnes, Jésus a apporté la grande nouveauté de la reconnaissance de la dignité de toute personne, et aussi et surtout des personnes qualifiées d’“indignes”. »
Il s’agit d’un « nouveau principe dans l’histoire de l’humanité, selon lequel les êtres humains sont d’autant plus “dignes” de respect et d’amour qu’ils sont plus faibles, plus misérables et plus souffrants ». Ce « principe » « a changé la face du monde, en donnant naissance à des institutions qui s’occupent des personnes en situation défavorisée : bébés abandonnés, orphelins, personnes âgées laissées seules, malades mentaux, personnes atteintes de maladies incurables ou de graves malformations, personnes vivant dans la rue ».
Photo : www.acatfrance.fr