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France : «des hommes et des femmes continuent d’être chrétiens»

« Aujourd’hui, si la société politique et culturelle ne veut plus être chrétienne, des hommes et des femmes découvrent ou redécouvrent la joie de chercher Dieu et de se laisser trouver par lui », a déclaré Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Reims. « Des hommes et des femmes continuent d’être chrétiens et quelques-uns, qui commencent à devenir nombreux, aspirent à l’être », a-t-il affirmé. « L’histoire de la rencontre de l’humanité avec le Dieu vivant est loin d’être achevée », a souligné l’archevêque.

En recevant ce lundi 22 avril 2024, à la Maison de Breteuil, le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, chef spirituel suprême du monde chrétien orthodoxe, Mgr de Moulins-Beaufort a tracé dans son discours de bienvenue un portait de la société française et de sa « relation compliquée avec le Seigneur Jésus et son Église ».

Mgr de Moulins-Beaufort a expliqué que « l’Église catholique en France est en quelque sorte consubstantielle à l’histoire de ce pays ». Depuis trois siècles, l’Église « vit dans une société et une culture travaillées par un fort mouvement de sécularité qui participe à celui qui anime tout le monde occidental, mais qui a ses particularités propres ».

Selon l’archevêque, « la sécularisation des esprits et des pratiques vient en particulier de l’incroyable essor de la technique et de la technologie dont l’Occident s’est rendu capable et qu’il a partagé, avec plus ou moins de générosité ou de cupidité, au monde entier », mais « elle vient aussi, il faut le reconnaître, d’un refus délibéré de la révélation du Seigneur Jésus en tant que telle ».

En France, « tout particulièrement, la société veut s’organiser sans référence à Dieu, sinon comme à un patrimoine dépassé, a souligné Mgr de Moulins-Beaufort. C’est que les Français, plus sans doute que d’autres peuples, se représentent volontiers la liberté comme autonomie, ils veulent vivre en adultes émancipés et se méfient de toute tutelle qui les ramènerait au statut d’enfants mineurs ».

Le président de la Conférence des évêques de France a avoué que « vue de loin, notre Église peut paraître affaiblie ; elle l’est, incontestablement, selon bien des critères de mesure. Elle a été, ces toutes dernières années, fortement ébranlée par la mise au jour des violences et agressions sexuelles et des abus de pouvoir spirituel commis en son sein, en particulier par ceux qui devraient être des ministres du Seigneur de la vie ».

Cependant, dans son discours, l’archevêque a été plutôt optimiste : « Permettez-moi de le dire ici : notre Église est vivante, et elle ne cesse pas d’engendrer, par la grâce de Dieu, des saintes et des saints qui seront mis dans la lumière le moment venu, comme Dieu voudra. »

« Je suis sûr, a-t-il noté en s’adressant à la délégation du patriarcat de Constantinople, que notre société française, prise depuis des décennies dans une relation compliquée avec le Seigneur Jésus et son Église, redécouvrira avec bonheur la sacramentalité du monde et la vie ascétique qui est la juste attitude envers tous les êtres, dont les différentes Églises chrétiennes, orthodoxes, apostoliques, catholiques, protestantes, vivent et sont l’expression en ce monde déjà. »

Photo : www.valeursactuelles.com

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