Dans la Déclaration sur la dignité humaine, publiée ce lundi 8 avril 2024, l’Église se prononce sur la théorie du genre, rappelant « que la vie humaine, dans toutes ses composantes, physiques et spirituelles, est un don de Dieu ». « Vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, sans tenir compte de cette vérité fondamentale de la vie humaine comme don, ne signifie rien d’autre que céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu et entrant en rivalité avec le vrai Dieu d’amour que nous révèle l’Évangile », lit-on dans le document.
La Déclaration souligne qu’il est « inacceptable » que « certaines idéologies de ce type, qui prétendent répondre à des aspirations parfois compréhensibles, veulent s’imposer comme une pensée unique qui détermine même l’éducation des enfants ».
Intitulée Dignitas infinita (« Une infinie dignité », en latin), la déclaration commémore le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). Elle est publiée par le dicastère de la Doctrine de la Foi, signée par le cardinal Víctor Manuel Fernández, le préfet, et par Mgr Armando Matteo, secrétaire pour la Section doctrinale, et est approuvée par le pape François.
Réaffirmant que « chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée » et qu’il faut éviter « toute marque de discrimination injuste » « et particulièrement toute forme d’agression et de violence », l’Église critique « les points » présents dans la théorie du genre (gender).
Le pape François rappelle que « la voie de la paix exige le respect des droits humains, selon la formulation, simple, mais claire, contenue dans la Déclaration universelle des droits humains » (Discours aux membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 8 janvier 2024). Caractérisant ces principes comme « rationnellement évidents et communément acceptés », le pape critique « les tentatives tentées ces dernières décennies d’introduire de nouveaux droits qui ne sont pas pleinement importants par rapport à ceux initialement définis et pas toujours acceptables ». Elles « ont suscité, poursuit-il, des colonisations idéologiques, parmi lesquels la théorie du genre joue un rôle central, qui est très dangereuse parce qu’elle efface les différences dans la prétention de rendre tous égaux ».
La théorie du genre, lit-on dans la Déclaration, « cherche à nier la plus grande différence possible entre les êtres vivants : la différence sexuelle ». Cependant, « cette différence fondatrice est non seulement la plus grande que l’on puisse imaginer, mais aussi la plus belle et la plus puissante : elle réalise, dans le couple homme-femme, la plus admirable réciprocité et est donc à l’origine de ce miracle qui ne cesse de nous étonner, à savoir l’arrivée de nouveaux êtres humains dans le monde ».
Citant une exhortation apostolique du pape François Amoris laetitia (19 mars 2016), la Déclaration souligne que « cette idéologie » « laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille ».
Les auteurs du document affirment qu’il ne faut pas ignorer que « le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés ». Par conséquent, écrivent-ils, « toutes les tentatives visant à masquer la référence à la différence sexuelle inéliminable entre l’homme et la femme doivent être rejetées ».
« Ce n’est que lorsque chaque personne humaine peut reconnaître et accepter cette différence dans la réciprocité qu’elle devient capable de se découvrir pleinement, avec sa dignité et son identité propres », affirme la Déclaration.
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