La Déclaration sur la dignité humaine publiée le 8 avril 2024 cite les paroles du pape François prononcées lors de l’audience générale du 9 février dernier : « La vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants ». « Il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne et peut donc être supprimée, lit-on dans la Déclaration : « la vie a la même dignité et la même valeur pour tous : le respect de la vie de l’autre est le même que celui que l’on doit à sa propre existence. »
Intitulée Dignitas infinita (« Une infinie dignité », en latin), la Déclaration est publiée par le dicastère de la Doctrine de la Foi, signée par le cardinal Víctor Manuel Fernández, le préfet, et par Mgr Armando Matteo, secrétaire pour la Section doctrinale, et est approuvée par le pape François. Les thèmes-clés du document sont : la guerre, « le drame de la pauvreté et des migrations », le traitement des êtres humains, l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui, le changement de sexe, la théorie du genre, la violence numérique.
Le cas de l’euthanasie ou du suicide assisté est « un cas particulier d’atteinte à la dignité humaine, plus silencieux, mais qui gagne beaucoup de terrain », indique la Déclaration. « Il a la particularité d’utiliser une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même. »
Le document cite « les lois » qui « reconnaissent la possibilité de l’euthanasie ou du suicide assisté » et qui « sont parfois appelées “lois sur le droit de mourir dans la dignité” (“death with dignity acts”). Face à « l’idée que l’euthanasie ou le suicide assisté sont compatibles avec le respect de la dignité de la personne humaine » les auteurs de la Déclaration réaffirment « avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est propre de manière intrinsèque et inaliénable ». La souffrance « peut devenir une occasion de renforcer les liens d’appartenance mutuelle et de prendre conscience de la valeur de chaque personne pour l’ensemble de l’humanité ».
Soulevant la question de « la dignité de la personne malade dans un état critique ou terminal », le document dit que cela « exige de chacun les efforts appropriés et nécessaires pour soulager ses souffrances par des soins palliatifs appropriés et en évitant tout acharnement thérapeutique ou toute intervention disproportionnée ». Ces soins, lit-on, répondent au « devoir constant de comprendre les besoins du malade : besoins d’assistance, soulagement de la douleur, besoins émotionnels, affectifs et spirituels ». « Mais un tel effort est tout à fait différent, distinct, et même contraire à la décision d’éliminer sa propre vie ou la vie d’autrui sous le poids de la souffrance. La vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d’une dignité qui doit toujours être respectée, qui ne peut être perdue et dont le respect reste inconditionnel. »
Les auteurs de la Déclaration soulignent qu’« aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours » est « une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande, même s’il s’agit de réaliser son souhait ». Ils citent les paroles du pape François à ce sujet : « Nous devons accompagner les personnes jusqu’à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide. Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. »
En concluant le chapitre sur l’euthanasie ou du suicide assisté, les auteurs réaffirment que « la dignité de chaque personne, même faible ou souffrante, implique la dignité de tous ».
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