« J’ai dit que le mariage étant un sacrement, il ne pouvait pas être administré aux couples homosexuels, explique le pape François, mais qu’il fallait d’une certaine manière donner une garantie ou une protection civile à la situation de ces personnes. » « Quelques cardinaux », poursuit-il, sont allés « rencontrer » le pape émérite Benoit XVI pour lui dire « que je disais une hérésie ». « Il les a écoutés, raconte le pape François, et, avec beaucoup de hauteur, les a aidés à faire la part des choses. Il leur a dit: ‘Ce n’est pas une hérésie’. Il m’a bien défendu! Il m’a toujours défendu. »
C’est un extrait du livre des entretiens avec le pape François du journaliste espagnol, correspondant du quotidien ABC à Rome, Javier Martínez-Brocal. Dans le livre Le successeur (El Sucesor, éditions Planeta), paru en espagnol ce mercredi 3 avril 2024, le pape François se souvient de son prédécesseur Benoît XVI (1927-2022).
Il raconte, entre autres, un cas particulier où le pape émérite l’avait défendu devant les cardinaux : « J’ai eu une conversation très agréable avec lui, se souvient le pape François, lorsque quelques cardinaux sont allés le rencontrer, surpris par mes paroles sur le mariage, et il a été très clair avec eux. Un jour, ils sont venus chez lui pour me faire pratiquement un procès, et ils m’ont accusé devant lui de promouvoir le mariage homosexuel. Benoît ne s’est pas énervé parce qu’il savait parfaitement ce que je pensais. Il les a écoutés, un par un, les a calmés et leur a tout expliqué. »
Parlant des couples homosexuels, le pape François cite l’exemple de la France : « J’ai dit qu’en France, il existe la formule des « unions civiles », qui, à première vue, peut être une bonne option, parce qu’elle ne se limite pas au mariage, raconte-t-il. Par exemple, ai-je pensé, vous pouvez accueillir trois retraités âgés qui ont besoin de partager les services de santé, l’héritage, le logement, etc. Je voulais souligner que c’était une solution intéressante. »
Photo : www.planetadelibros.com