Le film Les Graines du figuier sauvage (The Seed of the Sacred Fig) du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof remporte le prix du Jury œcuménique au Festival de Cannes 2024, indique un communiqué publié sur le site du jury. Condamné à 8 ans de prison, le cinéaste a fui l’Iran pour présenter son film en France.
Seule une partie de l’équipe du film a pu quitter l’Iran pour venir au festival. Sur le tapis rouge, le réalisateur a tenu dans ses mains les photos de deux acteurs principaux, Missagh Zareh et Soheila Golestani, qui n’ont pas pu venir à Cannes.
Voici l’histoire du film : « Dans un Téhéran secoué par des troubles politiques et sociaux : lorsque le juge d’instruction Iman découvre que son arme a disparu, il soupçonne sa femme et ses filles, imposant des mesures draconiennes qui mettent à rude épreuve les liens familiaux. »
Commentant le film iranien, les membres du Jury œcuménique ont écrit : « Quand la religion s’associe au pouvoir politique et au patriarcat, elle peut détruire les relations les plus intimes et la dignité des personnes, comme l’incarne ce drame familial iranien. Le jury a été sensible à sa richesse symbolique, son dénouement généreux et porteur d’une note d’espoir, ses touches d’humour et sa tension déchirante. Sa subtilité et la sobriété de son écriture, tant dramaturgique que filmique, en font une métaphore de toute théocratie autoritaire. »
Le Jury œcuménique 2024 a été composé de : Julienne Munyaneza (Rwanda/Royaume-Uni), présidente; Pierre-Alain Lods (France); Edgar Octavio Rubio Hernandez (Mexique); Johanna Haberer (Allemagne); Magali Van Reeth (France); Alexander Bothe (Allemagne).
Depuis 1974, le Jury œcuménique est invité par le Festival de Cannes à remettre un prix à un film de la compétition officielle, lit-on sur le site du Jury. Le jury œcuménique est composé de six membres, « issus de cultures et de pays différents ». Ces jurés « sont membres de l’une des Églises chrétiennes et sont ouverts au dialogue interreligieux ».
Le Jury œcuménique « distingue des œuvres aux qualités à la fois artistiques et humaines ou spirituelles qui sondent la profondeur de l’âme et la complexité du monde, qui mettent en lumière des valeurs telles que la justice, la dignité de l’Homme, le respect de l’environnement, la paix, la solidarité, la réconciliation… des valeurs de l’Évangile largement partagées dans toutes les cultures ».
Photo : cannes.juryoecumenique.org
