Le pape François cherche des réponses aux questions difficiles que nous nous posons tous : « Pourquoi tant de mal dans le monde? Pourquoi tant d’injustices, tant de guerres fratricides qui font mourir des enfants, détruisent les villes, polluent le milieu de vie de l’homme, la terre mère violentée et dévastée ? »
Ce sont des questions que le pape se pose dans le Message publié à l’occasion de la Journée de prière pour la sauvegarde de la création, célébrée le 1er septembre. Le Message a été rendu public ce jeudi 27 juin 2024. Publié en 8 langues, il est intitulé Espérons et agissons avec la création.
Le pape cite les paroles de saint Paul, qui – « se référant implicitement au péché d’Adam » – dit : « Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22).
Le pape affirme que « la lutte morale des chrétiens est liée au “gémissement” de la création, parce que celle-ci ‘a été soumise au pouvoir du néant’ (v. 20) ». « Le cosmos tout entier et toutes les créatures gémissent et aspirent “impatiemment”, afin que la condition présente soit surmontée et que la condition originelle soit rétablie », explique le pape.
Il rappelle que « la libération de l’homme implique aussi, en effet, celle de toutes les autres créatures qui, solidaires de la condition humaine, ont été placées sous le joug de l’esclavage ». Le pape souligne que l’humanité et la création sont toutes deux esclaves et qu’elles pourront trouver la libération dans le Christ : « Comme l’humanité, écrit le pape, la création – sans qu’il y ait de sa faute – est esclave et se trouve incapable de faire ce pour quoi elle est conçue, c’est-à-dire avoir un sens et un but durables. Elle est sujette à la dissolution et à la mort, aggravées par les abus de l’homme sur la nature. Mais, en sens contraire, le salut de l’homme dans le Christ est une espérance sûre pour la création ‘d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu’ (Rm 8, 21). Ainsi, dans la rédemption du Christ, il est possible de contempler, dans l’espérance, le lien de solidarité entre l’être humain et toutes les autres créatures. »
Dans l’attente « du retour glorieux de Jésus », explique le pape, c’est l’Esprit Saint qui « garde la communauté croyante vigilante et l’instruit continuellement, Il l’appelle à la conversion des styles de vie, à résister à la dégradation de l’environnement par l’homme, et à manifester cette critique sociale qui est avant tout un témoignage de la possibilité de changer ».
En quoi consiste « cette conversion »? Elle « consiste à passer de l’arrogance de ceux qui veulent dominer sur les autres et sur la nature » « à l’humilité de ceux qui prennent soin des autres et de la création ».
Citant une exhortation apostolique Laudate Deum (octobre 2023), le pape écrit : « Un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même » (Laudate Deum, n. 73). Et il explique pourquoi : « car le péché d’Adam a détruit les relations fondamentales par lesquelles l’homme vit : celles avec Dieu, avec lui-même et avec les autres êtres humains, et aussi celles avec le cosmos ». « Toutes ces relations doivent être, de manière synergique, restaurées, sauvées, “rendues justes”, poursuit le pape. Aucune ne peut manquer. Si l’une d’entre elles manque, tout s’effondre. »
Photo : leparcours.net