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Éditorial du Vatican News: «nos eucharisties sont excentriques…»

Dans l’éditorial du Vatican News, ce vendredi 26 juillet 2024, Andrea Tornielli, directeur éditorial des médias du Vatican, cite les paroles de Mgr Antonio Bello (1935 -1993), prélat italien, qui disait: « Malheureusement, l’opulence ostentatoire de nos villes nous permet de distinguer facilement le corps du Christ dans l’Eucharistie de nos autels. Mais elle nous empêche d’apercevoir le corps du Christ dans les tabernacles inconfortables de la misère, du besoin, de la souffrance, de la solitude. C’est pourquoi nos eucharisties sont excentriques…»

Le directeur éditorial réfléchit sur « le véritable réveil eucharistique » et sur ce que signifie « honorer vraiment le Corps du Christ » en se basant sur la situation dans l’Église américaine et plus concrètement sur les discussions lors du Congrès eucharistique des États-Unis, qui a eu lieu à Indianapolis du 17 au 20 juillet.

Dans son discours d’ouverture du Congrès eucharistique des États-Unis, écrit Tornielli, le cardinal Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis, a expliqué que « le véritable réveil eucharistique », bien qu’il soit « toujours accompagné de la dévotion sacramentelle » (adoration, processions, catéchèse) « doit aller au-delà des pratiques de dévotion ».

« Le véritable réveil eucharistique, a expliqué le cardinal, signifie voir le Christ dans les autres, non seulement dans sa propre famille, ses amis ou sa communauté, mais également dans ceux dont on se sent éloigné, car ils appartiennent à une ethnie ou un milieu social différent, ou encore parce qu’ils remettent en question notre façon de penser ou ne partagent pas nos opinions. »

Le directeur éditorial souligne que « ces paroles sont particulièrement significatives par rapport à la polarisation qui caractérise la société américaine » aujourd’hui. Il cite à ce propos une homélie du « grand Père de l’Église », saint Jean Chrysostome, qui disait: «Tu veux honorer le Corps du Christ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements… Quel avantage y a-t-il à ce que la table du Christ soit chargée de vases d’or, tandis que lui-même meurt de misère? … Pense qu’il s’agit aussi du Christ, lorsqu’il s’en va, errant, étranger, sans abri. Toi, qui as omis de l’accueillir, tu embellis le pavé, les murs et les chapiteaux des colonnes… lorsque tu ornes l’église, n’oublie pas ton frère en détresse, car ce temple-là a plus de valeur que l’autre. »

En pensant à la situation aux États-Unis, Tornielli espère que la renaissance eucharistique conduira « à une plus grande attention au corps du Christ dans les ‘tabernacles inconfortables’ de la misère et de la marginalisation », qu’elle favorisera « un regain d’attention envers la vie et la dignité humaine, la vie vulnérable et sans défense, comme celle des enfants à naître, des sans-abris, des migrants ». Il parle aussi d’un « regain d’attention envers la vie de ceux qui sont quotidiennement menacés par la violence et la diffusion incontrôlée des armes, qui sont vendues avec une grande facilité: c’est un fléau qui frappe particulièrement ce grand pays et contre lequel les chrétiens ne feront jamais assez ».

Photo :  Arlen John Bonnar, la sculpture « Jésus le sans-abri » de l’artiste Timothy P. Schmalz, Montréal

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