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L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : les évêques expriment leur «honte»

La Conférence des évêques de France (CEF) « apprend avec douleur les témoignages recueillis rapportant des faits d’agressions sexuelles commis par l’abbé Pierre à l’encontre de femmes venues travailler à Emmaüs ». La CEF « tient à assurer les personnes victimes de sa profonde compassion et de sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre, et redit sa détermination à se mobiliser pour faire de l’Église une maison sûre ».

C’est-ce qu’on lit dans un court communiqué publié ce mercredi 17 juillet 2024 sur le site de la CEF.

Les évêques notent que l’abbé Pierre (1912-2007), fondateur de la communauté « Emmaüs » pour les sans-domiciles, « a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable ; il a éveillé les consciences sur la responsabilité de tous à l’égard des personnes en précarité, et a renouvelé le regard que notre société porte sur les plus pauvres ». Cependant, la « position » de l’abbé Pierre «  ne saurait dispenser du travail de vérité nécessaire, que vient de réaliser Emmaüs avec clarté et courage, en se mettant à l’écoute des personnes plaignantes et en menant cette enquête dont le rapport vient d’être publié ».

Sur le site de l’Emmaüs, on lit que le Mouvement « rend publics des faits qui peuvent s’apparenter à des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel, commis par l’abbé Pierre, entre la fin des années 1970 et 2005 ». Ces faits ont concerné « des salariées, des volontaires et bénévoles » ainsi que « des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé ».

Le groupe Egaé, un cabinet expert de la prévention des violences mandaté par Emmaüs, a mené « un travail d’écoute et d’analyse » : « Ce travail, explique le communiqué, a permis de recueillir les témoignages de sept femmes. L’une d’entre elles était mineure au moment des premiers faits. D’après les informations recueillies, plusieurs autres femmes ont subi des faits comparables, mais n’ont pas pu être entendues. »

Les signataires du communiqué – Patrick Atohoun, président d’Emmaüs International, Bruno Morel, président d’Emmaüs France, et Marie-Hélène Le Nédic, présidente de la Fondation Abbé Pierre – soulignent que leurs « organisations saluent le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités ». « Nous les croyons, écrivent-ils, nous savons que ces actes intolérables ont laissé des traces et nous nous tenons à leurs côtés. »

Photo : www.fondation-abbe-pierre.fr

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