Le pape François condamne « ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants ». « Cela », dit-il, « en toute conscience et responsabilité, est un péché grave. » Il cite un verset de la Bible « Tu ne molesteras ni n’opprimeras l’étranger » (Ex 22,20) et réaffirme que « l’orphelin, la veuve et l’étranger sont les pauvres par excellence que Dieu défend toujours et demande de défendre ».
C’est ce que le pape a dit au cours de l’audience générale du mercredi 28 août 2024, Place Saint-Pierre. Le pape a parlé de la mer et des déserts, qui sont les « routes migratoires » et qui deviennent souvent les « cimetières de migrants ».
Le pape évoque la Méditerranée, « la mare nostrum, lieu de communication entre les peuples et les civilisations », qui « est devenue un cimetière ». « Et la tragédie, c’est que beaucoup, la plupart de ces morts, auraient pu être sauvés », déclare-t-il. « Ce qui tue les migrants, c’est notre indifférence et notre attitude de rejet », ajoute le pape.
Citant les psaumes, le pape rappelle que « Dieu lui-même » accompagne « le peuple sur le chemin de la liberté, Dieu lui-même traverse la mer et le désert ; Dieu ne reste pas à distance, non, il partage le drame des migrants, Dieu est avec eux, avec les migrants, il souffre avec eux, avec les migrants, il pleure et espère avec eux, avec les migrants. Cela nous fera du bien aujourd’hui de penser : le Seigneur est avec nos migrants dans la mare nostrum, le Seigneur est avec eux, pas avec ceux qui les rejettent ».
En s’adressant aux personnes présentes, le pape dit : « Frères et sœurs, nous pourrions tous être d’accord sur une chose : dans ces mers et ces déserts meurtriers, les migrants d’aujourd’hui ne devraient pas y être – et ils y sont, malheureusement. Mais ce n’est pas par des lois plus restrictives, ce n’est pas par la militarisation des frontières, ce n’est pas par des rejets que nous y parviendrons. Nous y parviendrons plutôt en élargissant les voies d’entrée sûres et légales pour les migrants, en facilitant l’accueil de ceux qui fuient les guerres, la violence, les persécutions et les nombreuses calamités ; nous y parviendrons en encourageant de toutes les manières possibles une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité. Et en unissant nos forces pour lutter contre la traite des êtres humains, pour arrêter les trafiquants criminels qui exploitent sans pitié la misère d’autrui. »
Photo: Emilio Morenatti, Associated Press
