Le pape François met en garde contre les tentatives de « dialoguer » « avec le diable » : « Frères, sœurs, ne dialoguez jamais avec le diable ; quand il vient avec des tentations “mais, ce serait bien ceci, ce serait bien cela” : stop. »
C’est ce que le pape a dit lors de l’audience générale de ce mercredi 25 septembre 2024, Place Saint-Pierre. Poursuivant son cycle de catéchèses sur « L’Esprit et l’Épouse », le pape a donné des recommandations pratiques expliquant comment agir face au satan : « Élève ton cœur vers le Seigneur, prie la Vierge Marie et chasse-le, comme Jésus nous a appris à le faire, a enseigné le pape François. Saint Pierre suggère également un autre moyen, dont Jésus n’avait pas besoin, mais nous si, la vigilance : ‘Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer.’ (1 P 5,8). Et saint Paul nous dit : ‘Ne donnez pas d’occasion au diable’ (Ep 4,27). »
Le pape souligne qu’aujourd’hui, « nous assistons à un phénomène étrange concernant le démon ». Certains pensent « qu’il n’existe tout simplement pas. Il serait un symbole de l’inconscient collectif, de l’aliénation, bref une métaphore ». Mais le diable « est astucieux, note le pape : il nous fait croire qu’il n’existe pas et ainsi il domine tout. Il est fourbe. Et pourtant notre monde technologique et sécularisé regorge de magiciens, d’occultisme, de spiritisme, d’astrologues, de vendeurs de sorts et d’amulettes, et malheureusement de véritables sectes sataniques. Chassé par la porte, le diable est rentré par la fenêtre, pourrait-on dire. Chassé par la foi, il revient par la superstition. Et si tu es superstitieux, avertit le pape, inconsciemment tu es en train de dialoguer avec le diable. Avec le diable, on ne dialogue pas ».
Dans sa catéchèse, le pape explique que, même si « c’est vrai que le démon est présent et actif dans certaines formes extrêmes et “inhumaines” de mal et de méchanceté que nous voyons autour de nous », « il est pratiquement impossible d’arriver à la certitude, dans des cas individuels, qu’il s’agit bien de lui, puisque nous ne pouvons pas savoir précisément où s’arrête son action et où commence notre propre mal ». « C’est pourquoi l’Église est très prudente et très stricte dans l’exercice de l’exorcisme, contrairement à ce qui se passe malheureusement dans certains films ! », précise le pape.
« C’est dans la vie des saints, là précisément, que le démon est contraint d’apparaître au grand jour, de se dresser “à contre-jour” », dit le pape ajoutant que « tous les saints, tous les grands croyants, témoignent de leur lutte contre cette réalité obscure ».
Cette « bataille contre l’esprit mauvais se gagne comme Jésus l’a gagnée dans le désert : par la parole de Dieu ». Ici le pape rappelle encore une fois « que Jésus ne dialogue pas avec le diable, il ne l’a jamais fait » : « Il le chasse ou le condamne, mais ne dialogue jamais. Et dans le désert, il répond non pas par sa parole, mais par la Parole de Dieu. »
Le Christ, affirme le pape, « a vaincu pour toujours le pouvoir du ‘prince de ce monde’ » « sur la croix ».
Maintenant, comme disait un des Pères de l’Église, le diable « est lié, comme un chien à une chaîne ; il ne peut mordre personne, sauf celui qui, bravant le danger, s’approche de lui…. Il peut aboyer, il peut pousser, mais il ne peut pas mordre, sauf celui qui le veut ».
Encore et encore le pape met en garde contre le dialogue avec le diable : « Si tu es un niais et que tu ailles voir le diable et que tu lui dises : “Ah, comment ça va ? …” et tout, il te démolit. Le diable – À distance. Avec le diable, on ne dialogue pas. On le chasse. La distance. Et nous tous, tous ! Nous avons fait l’expérience de la façon dont le diable s’approche avec certaines tentations. La tentation des dix commandements : quand nous nous en apercevons, arrêtons-nous, prenons de la distance, il ne faut pas s’approcher du chien attaché à une chaîne. »
Le pape conclut avec une prière à l’Esprit Saint, tirée de l’hymne Veni Creator :
« Repousse l’ennemi loin de nous,
donne-nous ta paix sans retard,
pour que, sous ta conduite,
nous évitions tout mal ».
« Soyez prudents, car le diable est plein de ruse, mais nous, les chrétiens, avec la grâce de Dieu, sommes plus rusés qu’il ne l’est », dit le pape François.
Photo : André Devambez, L’eau bénite ou le diable chassé d’une église. Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle – Département des Hauts-de-Seine / Musée du Grand Siècle – Donation Pierre Rosenberg – Suzanne Nagy