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France : quand le pape répète que le synode «n’est pas un parlement», par Mgr Rougé

Et l’avancée du dialogue entre chrétiens

Gabriel Klum

Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre (France) a rappelé, lors d’une rencontre avec la presse, au Vatican, vendredi 4 octobre 2024, comment, lors de la messe d’ouverture du synode, il a été impressionné par le fait que le pape François ait redit, comme lors de l’ouverture de la première phase du synode, le 4 octobre 2023, que « le synode n’est pas un parlement ».

Le pape François a en effet dit, dans son homélie pour la messe d’ouverture du synode, mercredi 2 octobre 2024: « Comme nous l’avons rappelé à plusieurs reprises, notre assemblée n’est pas une assemblée parlementaire, mais un lieu d’écoute en communion, où, comme le dit saint Grégoire le Grand, ce que quelqu’un possède partiellement en lui-même, un autre le possède complètement, et bien que certains aient des dons particuliers, tout appartient aux frères dans la “charité de l’Esprit” (cf. Homélies sur les Évangiles, XXXIV). »

« Non è un parlamento », citait Mgr Rougé, en précisant que l’an dernier le pape avait dit cela bien deux fois. Le « plus important » au cours du synode, a-t-il ajouté, c’est donc une « attitude spirituelle », la « qualité du silence et de la prière ».

Son expérience du synode c’est aussi la « grande joie de nous retrouver », liée à « l’intensité que nous avons expérimentée l’an dernier », une « expérience spirituelle et ecclésiale », pour un « discernement »: « Nous retrouver avec une telle joie fait écho à la profondeur de l’expérience de l’an dernier. »

Mgr Rougé a aussi souligné l’importance des « deux jours de réflexion » guidés par le p. Timothy Radcliffe, dominicain. Il a particulièrement retenu l’image du filet de la pêche miraculeuse à la fin de l’Évangile de saint Jean. Le filet c’est « ce qui unit et ce qui ouvre », une image de l’Église « ouverte à toutes les cultures », et le filet qui rassemble c’est « surtout la foi », avec « le ministère de Pierre »: « Ce qui nous rassemble tous c’est la foi. »

Et de citer Vatican II, et la Constitution sur l’Église « Lumen Gentium », réaffirmant que « L’Église peuple de Dieu » est « sacrement de l’unité ». Il soulignait qu’il y a un « consensus sur ce point »: « la logique sacramentelle de Vatican II et ce qui en découle ».

Rappelant aussi « l’importance de la primauté et de la collégialité », et la richesse du Vatican II, il y voit un « socle » pour le « travail d’adaptation synodale ».

Pour l’évêque de Nanterre, il est aussi important de « progresser dans l’unité de tous les chrétiens ». Il cite des efforts pour progresser vers date unique de Pâques, et rappelle qu’en 1995, dans « Ut unum sint », Jean-Paul II demandait: « Faites-moi des propositions ». Les réponses n’étaient jusqu’ici pas connues. Elles le sont maintenant dans un document du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Mgr Rougé a en effet cité un document mentionné par l’Instrument de travail du synode, au numéro 107: « L’un des fruits les plus significatifs du Synode 2021-2024 est l’intensité de son élan et de sa promesse œcuménique. Il peut être pertinent d’aborder sous cet angle la question de l’exercice du ministère pétrinien, afin qu’il s’adapte « à une situation nouvelle » (UUS 95). Le récent document du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, intitulé « L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et les réponses à l’encyclique “Ut unum sint” », offre des pistes de réflexion précieuses. Cette thématique est celle du groupe d’étude 10, consacré à l’accueil des fruits du cheminement œcuménique dans les pratiques ecclésiales. »

On peut consulter le document « L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et les réponses à l’encyclique “Ut unum sint” » en cliquant ici: http://www.christianunity.va/content/dam/unitacristiani/Collezione_Ut_unum_sint/The_Bishop_of_Rome/L%20Eveque%20de%20Rome.pdf

Comme l’indique le titre du document, il s’agit d’une collection des réponses apportées à la demande de Jean-Paul II dans son encyclique « Ut unum sint », du 25 mai 1995, à propos des modes d’exercice du service pétrinien.

C’est, indique le dicastère romain, « un document d’étude qui présente pour la première fois une synthèse des réponses à l’encyclique Ut unum sint et des dialogues œcuméniques sur la question de la primauté et de la synodalité.

Le document se termine par une proposition du Dicastère qui identifie les suggestions les plus significatives pour un exercice renouvelé du ministère d’unité de l’évêque de Rome « reconnu par les uns et par les autres » (Ut unum sint, 95). »

Pour Mgr Rougé, à partir de cette réflexion, « des pas en avant doivent être possibles ».

Photo : capture, Mgr Rougé, conférence de presse du 4 octobre 2024

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