Sœur Régine, des Petites Sœurs des Pauvres, pense que le message central de la visite du pape François au Home Saint-Joseph, une institution pour personnes âgées pauvres et à revenus modeste à Bruxelles, c’est « un encouragement » : « Je le vis comme ça, un encouragement pour nous, les Petites Sœurs, à vivre cet accompagnement de la vieillesse jusqu’à son terme, jusqu’à son terme naturel. » Et elle poursuit: « Ce n’est pas toujours facile d’accompagner des gens et de leur expliquer qu’on peut vivre sa mort et être accompagnés, être paisibles, ajoute-t-elle. Je pense que ça, c’est très fort. Je pense que ça peut être un message qu’il a voulu nous transmettre. »
Après la visite surprise du pape François au Home Saint-Joseph, le 27 septembre dernier (lors de son voyage apostolique au Luxembourg et en Belgique), Sœur Régine s’exprime dans un entretien avec catho.be.
La sœur explique que la visite « n’était pas du tout organisée » : « Eh, bien, c’était une surprise. Ce n’était pas du tout organisé, raconte-t-elle. Vers 9h15, la bénévole qui était à l’accueil m’a appelé disant : ‘Il y a des personnes qui vous attendent à l’accueil, c’est assez urgent, est-ce que vous pouvez descendre?’. Et je suis arrivée et j’ai trouvé cinq messieurs en costumes noirs et j’ai tout de suite dit : ‘mon Dieu, il y a une catastrophe quelque part.’ J’avais une petite sœur qui était sortie et j’ai dit : ‘est-ce qu’elle a eu un malheur?’ Et tout de suite en voyant leurs visages souriants et la petite pince qu’ils avaient tous avec le drapeau belge et le drapeau du Vatican j’ai compris qui ils étaient. »
Sœur Régine décrit comme « une émulation collective » la réaction de tout le monde à cette nouvelle. Ils ont « fait le maximum pour qu’il y ait le maximum de personnes qui soient présentes » à la rencontre avec le pape. Même « les personnes du Vatican étaient très heureuses et même émerveillées de ce qu’on a ‘réussi’ à faire, parce qu’elles s’attendaient à quelques personnes ».
« La première réaction » des résidents de la maison de repos « c’était souvent l’incrédulité », raconte la sœur. Mais « une fois qu’ils sont arrivés, qu’ils ont vu la police vaticane qui était là, ils ont cru, et la salle s’est remplie. Il y avait environ une centaine de personnes ». « Le Saint-Père a voulu saluer chacune d’entre elles, souligne sœur Regine. Saint-Père a eu peu de paroles, il a encouragé les personnes âgées en leur disant qu’ils étaient la mémoire, notre mémoire, qu’il priait pour eux et il demandait que eux prient pour lui. »
Elle a été frappée aussi par « cette proximité de personnes âgées avec le pape âgé » : « Voir ce fauteuil roulant qui circulait comme en famille au milieu des personnes âgées, c’était très très beau. »
La sœur raconte quelles étaient les dernières paroles du pape François avant de quitter la Maison : « Il était assis dans sa voiture, il m’a fait venir et il m’a dit : ‘c’est beau, vous faites un bon travail, continuez, continuez.’ Pour moi, je reste avec ces paroles dans le cœur, et puis je continue ma mission avec joie. »
La congrégation des Petites Sœurs des Pauvres a été fondée par une religieuse française sainte Jeanne Jugan (1792-1879) en 1839. L’institut reçoit la reconnaissance officielle en 1854. Aujourd’hui, la congrégation compte plus de 2200 sœurs dans 182 maisons à travers le monde. Au Home Saint-Joseph, à Bruxelles, les sœurs accueillent et soignent 90 personnes âgées.
Photo : © Capture vaticaninfo.com, Visite surprise chez les Petites Sœurs des Pauvres de Bruxelles, Église catholique à Bruxelles