Troisième semaine du synode
Gabriel Klum
« L’Église et le monde ont besoin de se mettre à l’écoute », déclare le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec (Canada), membre du Conseil ordinaire du synode: il est intervenu jeudi 17 octobre 2024, lors d’une rencontre avec la presse au Vatican.
« L’Église et le monde ont besoin de se mettre à l’écoute » et le synode, c’est une façon de « mettre ensemble l’Église dans une démarche d’écoute »: « Écoute de l’Esprit, de la Parole, les uns des autres, non seulement de nous-mêmes, mais de l’ensemble de la population, de la réalité du monde. »
Un témoignage à donner au monde
Il estime que « l’expérience » du synode prépare à être « des femmes et des hommes capables d’écouter qui pense autrement (…). Oui, c’est possible! »
L’archevêque de Québec invite à continuer « comme peuple de Dieu » à « donner au monde le témoignage qu’il est possible de s’écouter et d’arriver à faire de bons choix. »
En souriant, l’archevêque fait observer que c’est « très édifiant de vivre » l’expérience du synode à 350, pendant 3 semaines: « il n’y a pas eu d’ambulance pour un œil au beurre noir ou une dent cassée! » Une « expérience valable »!
C’est, ajoute le cardinal Lacroix, une invitation à « le vivre aussi dans nos milieux à nos niveaux ». Il reconnaît que des thèmes « ont besoin d’être approfondis, clarifiés », mais que c’est « en vivant la synodalité », que l’on « trouvera le chemin ».
« On avait besoin, reconnaît l’archevêque canadien, d’apprendre à nous asseoir ensemble comme communauté de disciples de Jésus ». Il cite l’exercice appelé « conversation dans l’Esprit » qui consiste à « se mettre ensemble, de différentes conditions et cultures chrétiennes » et « les fruits sont déjà là ».
Il souligne qu’il ne sait pas de la « recherche de l’excellence », mais de la « sainteté », on ne cherche pas « des résultats immédiats », mais on se met « en recherche des fruits du royaume de Dieu ». C’est ce qui fait que « malgré tous les défis », on est « pleins d’espérance ».
La confiance en Dieu et l’expérience synodale
Et d’ajouter l’importance de la confiance en Dieu: « Il est le Dieu fidèle qui accompagne son peuple en marche, en marche pour chercher ce qu’Il veut nous dire et le chemin qu’il nous ouvre pour notre avenir. »
Le cardinal Lacroix témoigne de son expérience synodale: « Je peux vous dire où j’en suis, j’ai avancé. Cette expérience creuse en nous un espace où Dieu peut faire du neuf. Cela m’a déplacé, fait réfléchir, interpellé. J’ai découvert et écouté vraiment, c’est majeur. »
Il rappelle qu’il a vécu quatre synodes. En général, auparavant, il arrivait au synode, comme tout le monde avec un « papier prêt d’avance », avec ce sentiment: « voilà ma contribution ».
Dans ce synode, au contraire « on arrive avec deux oreilles et un cœur ouvert, pour qu’on réussisse à trouver un chemin ensemble »: « cela nous rend plus humbles et on est ensemble à l’écoute de l’Esprit, espérance de notre Église ».
Une conversion profonde
Pour l’archevêque de Québec, les « tensions » qui peuvent affleurer au synode sont « heureuses », « comme dans le corps »: « on peut mettre tous les sujets sur la table ». Mais, « pour en être capables », il faut « une attitude intérieure ouverte à esprit synodal: écouter ».
Au contraire, ajoute l’archevêque, « si on ne s’écoute pas, ça ne donne pas grand-chose, mais si l’on écoute ce que Dieu dit à notre petite communauté, on va être capables ensemble de trouver des choses », et « déjà cela change notre façon d’être ensemble ».
Il invite, à tous les nouveaux de l’Église, les conseils diocésains de pastorale, par exemple, « à vivre dans un esprit synodal ».
Il conclut: « On a encore chemin à faire, mais si l’on s’écoute, si l’on cherche ensemble, on va trouver. Cela exige une conversion profonde, non pas de débattre d’idées, mais de se mettre à l’écoute. »
Photo : © Capture Gabriel Klum, la rencontre avec la presse du 18 octobre 2024
