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Synode : la synodalité en actes en Afrique du Nord, par le card. Lopez Romero

La synodalité et l’humilité

Gabriel Klum

Trois expériences de synodalité en actes ont été citées, lors d’une rencontre avec la presse, au Vatican, vendredi 4 octobre 2024, par le cardinal Cristóbal Lopez Romero, salésien de don Bosco, archevêque de Rabat (Maroc) et président de la Conférence épiscopale régionale du Nord de l’Afrique (C.E.R.N.A.).

Pour le cardinal Lopez, la synodalité c’est « une réalité en actes » dans l’Église d’Afrique du Nord.

Il a notamment cité trois expériences. La première, à Constantine-Hippone, diocèse de saint Augustin, aujourd’hui en Algérie: le nouvel évêque a mis en marche une « consultation diocésaine ».

La deuxième, au Maroc, à Tanger, avec la mise en place d’une « Assemblée diocésaine » ayant pour mission de « créer de la communion », favoriser « la participation de tous au service de la mission » qui sera définie dans un « plan pastoral », qui devra être approuvé en novembre.

Troisième mise en œuvre de la synodalité, dans son propre diocèse, au Maroc aussi, à Rabat: la mise en route d’un « synode diocésain » sur deux ans et demi. Il a rassemblé « des milliers de personnes », originaires « de plus de 100 pays différents », dans un diocèse qui compte « 25 000 fidèles plus ou moins ». Le synode a suscité « des milliers de petites rencontres », qui ont permis des « découvertes merveilleuses », en plusieurs étapes, dont 6 assemblées diocésaines de plus de 60 personnes sur des week-ends, un week-end plus de 1 800 jeunes de plus de 20 ans, rejoints le lundi par des adultes, la définition d’« orientations pastorales »: « À la suite du Christ, soyons une église pour le royaume de Dieu. »

Le cardinal Lopez a aussi cité l’initiative d’une religieuse qui a promu, toute seule, en ligne, des échanges soutenus sur la synodalité, pour « la promouvoir » et pour qu’elle soit « mise en pratique ».

Au niveau de l’Église universelle, le cardinal Lopez a souligné que « personne ne peut faire le chemin seul », une seule conférence épiscopale ne fait pas le synode. Il souligne aussi que « le synode est valide quand le pape le reconnaît », et qu’il est fait d’aller et retour, des « avancées », dans le « dialogue », pour arriver à « maturité », ce qui suppose de la « patience les uns avec les autres », certains souhaitent « accélérer », d’autres « ralentir ». Il conclut qu’il faut « s’attendre », ce qui ne se fait pas sans « souffrances », sans « moments de difficulté ». Mais il préfère qu’on affronte « les problèmes » plutôt que de « les cacher ».

À ce propos, il souligne que le synode ne peut plus être « euro-centré » ou « occidentalisé »: il rassemble « des gens de continents différents, des clercs, des laïcs, des hommes et des femmes, et cette écoute mutuelle nous enrichit ».

Il citait une incompréhension entre un évêque africain qui « baptise et évangélise » face à un « occidental » contraint de vendre des églises, mais veut encore « donner des leçons »: l’archevêque salésien souligne que le synode invite à « être humbles des deux côtés ». Le synode est « un processus bienfaisant » qui permet « d’interagir », de « nous surprendre » et de « nous enrichir mutuellement ».

À une question sur le document « Fede Supplicans », il a tranché: le document de la Congrégation pour la Doctrine de la foi n’est pas le fruit d’un « chemin synodal », car il a été publié « sans consultation des évêques » qui en Afrique ne se sont pas sentis « respectés dans ce processus », d’où la nécessité d’un « apprentissage de la synodalité ».

Il souligne que le synode est aussi un lieu où « nous demander pardon mutuellement ».

Il insiste sur ces échanges, ces « aller-retours » qui aident à « devenir un peu humbles » et à « nous laisser éclairer par l’Esprit Saint ».

Photo : capture, le cardinal Cristóbal Lopez Romero, conférence de presse du 4 octobre 2024

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