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Synode : pour les Mennonites, un vrai « dynamisme » des relations œcuméniques

Témoignage de Mme Graber

Gabriel Klum

Pour la représentante des Mennonites au synode, la révérende Graber, il n’y a pas de « pause » actuellement dans les relations œcuméniques, mais au contraire un vrai dynamisme, même si elle regrette un manque de gestes symboliques visibles pour tous témoignant de ce dynamisme: elle espère que la veillée de prière du vendredi 11 octobre sera un de ces signes que le dialogue avance entre les chrétiens.

Anne-Cathy Graber, secrétaire pour les relations œcuméniques de la Conférence mennonite mondiale est « déléguée fraternelle » au synode. Elle s’est exprimée en français, jeudi 10 octobre 2024, lors d’une rencontre avec la presse au Vatican. Elle est pasteure, membre consacrée de la Communauté du Chemin neuf et membre de la faculté de théologie Loyola de Paris.

Elle a rappelé que, à l’intérieur de l’Église réformée, les Mennonites ont fait « le choix de la non-violence active » et insistent sur l’importance du baptême.

Elle voit dans le synode un signe « visible » de ce « dynamisme » et même du « renouveau » du dialogue œcuménique.

Elle a fait observer que si la Déclaration commune sur la justification par la foi – texte signé en 1999 par des représentants officiels de l’Église catholique – le cardinal Joseph Ratzinger – et de deux fédérations d’Églises protestantes -, a semblé d’abord le fruit d’un dialogue entre spécialistes, d’autres Églises ont ensuite signé le même document: anglicans, réformés, méthodistes, etc. Elle en a tiré cette leçon de patience: « Il faut le temps de la réception de l’écoute », car le dialogue demande « du temps et de l’espace ».

C’est dans ce cadre qu’elle a ajouté: « Mais nous manquons parfois de gestes symboliques de réconciliation que le monde puisse voir. » Elle souligne que l’invitation au synode est certainement à inscrire dans cette « symbolique », mais également la prière œcuménique, en présence du pape François, à Rome, place des Protomartyrs, vendredi 11 octobre, à 19h, et diffusée par le Vatican en direct par streaming sur le site vaticannews.va . Il y a eu une célébration analogue lors du synode de 2023 également.

Répondant à une question sur l’invitation reçue à participer au synode, Mme Graber a répondu: « L’Église catholique n’a pas besoin de la tradition mennonite… alors cette invitation dit quelque chose de la synodalité: chaque voix compte! De même pour les différentes cultures, même minoritaires: c’est cela que je trouve frappant, et comme faisant partie de la synodalité. »

Mme Graber a tenu à ajouter que « l’unité des chrétiens n’est pas seulement une promesse pour demain » car elle est « déjà donnée à voir ici et maintenant », comme en témoigne, a-t-elle souligné, « l’accueil tellement généreux, pour nous qui sommes ‘délégués fraternels’ et non pas de simples ‘observateurs’: nous ne sommes pas seulement côte à côte, proches, mais nous sommes de la même chair, du même corps du Christ. »

Et de citer la première Épître de saint Paul aux Corinthiens au chapitre 12: « Nous sommes membres ‘les uns des autres’ c’est cela qui est donné à voir, nous ne votons pas, mais notre voix et notre présence manifestent notre égale dignité dans le baptême. »

Mme Graber a rappelé les paroles du pape François à propos de l’Amazonie. Le pape parlait d’un « débordement »: « Je vis cela: un ‘débordement’, lorsque la fraternité est exprimée, il y a un débordement de la fraternité, de l’écoute. La souffrance de l’autre est aussi la mienne, son espérance, mon espérance, ses questions mes questions. C’est cela qui permet de dépasser des déceptions ou inquiétudes œcuméniques: ‘Nous sommes un peuple en marche ensemble et en train de chercher, pas une Église puissante et en surplomb, mais une Église qui a besoin des autres pour chercher.’ »

Photo : © Capture Gabriel Klum, conférence de presse du 10 octobre 2024

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