Photo: Matteo Ricci par Emmanuel Pereira (1610) © DP
« Il n’y a pas de contradiction entre le fait d’être chrétien et celui d’être authentiquement chinois », a déclaré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, ce vendredi 15 novembre 2024, lors d’une conférence sur « Matteo Ricci – Un héritage d’amitié, de dialogue et de paix », organisée à l’Université pontificale grégorienne de Rome, en présence notamment du cardinal jésuite Stephen Chow, évêque de Hong Kong. Une dépêche de l’agence missionnaire vaticane Fides (FB).
« L’événement, promu par la Curie générale des Jésuites et l’Athénée lui-même, divisé en trois sessions (une inaugurale et deux académiques), a célébré la figure du missionnaire jésuite qui, le premier, a réussi à apporter l’annonce de l’Évangile, non sans difficulté, en Chine. Une figure contemporaine que le secrétaire d’État a qualifiée de « pont » entre les cultures et de modèle à imiter pour l’Église d’aujourd’hui.
« Dans son discours, le cardinal a proposé la figure de Matteo Ricci telle qu’elle a été présentée par les trois derniers papes, par Jean-Paul II, qu’il a cité et loué à plusieurs reprises tout au long de son pontificat, en raison de sa capacité à « apprécier » la culture chinoise qu’il était en train d’évangéliser. Pour le pape Wojtyla, a rappelé M. Parolin, M. Ricci a été « un bâtisseur de ponts entre la Chine et l’Église et entre la Chine et l’Europe ».
« Dans la même veine, Benoît XVI a souligné en 2010, à l’occasion du 400e anniversaire de la mort de Ricci, que « les choix qu’il a faits ne dépendent pas d’une stratégie abstraite d’inculturation de la foi, mais de l’ensemble des événements, des rencontres et des expériences qu’il a vécus, de sorte que ce qu’il a pu réaliser est également dû à la rencontre avec les Chinois ».
« Et si le pape François n’a jamais fait explicitement référence à Matteo Ricci dans ses discours, « ses idées sont toujours présentes – selon les termes de Parolin – dans ses discours lorsqu’il parle de l’inculturation de l’évangélisation ».
« Dans cette perspective, a souligné le secrétaire d’État du Vatican, Ricci a toujours été et reste « une figure de référence dans tout le processus de dialogue avec la Chine, démontrant, avec une formule que nous utilisons aujourd’hui mais qui, en substance, était déjà présente à l’époque, qu’il n’y a pas de contradiction entre le fait d’être authentiquement chinois et bons citoyens et le fait d’être chrétien. Au contraire, l’Évangile vivifie la culture chinoise de l’intérieur. C’est ainsi que ce grand enseignement de Matteo Ricci se poursuit et que nous continuons à être inspirés ».
« C’est pourquoi, a-t-il déclaré en marge de l’événement, interrogé par des journalistes, Mgr Ricci et son travail ont favorisé et continuent de favoriser « la voie du dialogue entreprise par le Saint-Siège avec Pékin depuis longtemps » et qui, ces dernières années, s’est « concrétisée avec l’Accord provisoire pour les nominations d’évêques, prolongé en octobre dernier pour une période de quatre ans ». »