Photo : © CEF
À la suite de « nouveaux faits révélés » « au sujet d’agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre », le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort, « appelle la Justice à ouvrir une enquête ». « Seule la Justice dispose des moyens d’investigation nécessaires pour permettre que toute la vérité possible soit faite sur les silences et non-dénonciations dont aurait pu bénéficier l’abbé Pierre », indique un communiqué de la CEF publié ce vendredi 17 janvier 2025. Mgr de Moulins-Beaufort salue « le travail de vérité qu’a engagé le mouvement Emmaüs en se mettant à l’écoute des personnes victimes ».
L’abbé Pierre (de son vrai nom Henry Grouès, 1912-2007) est un prêtre français et un fondateur du mouvement de solidarité Emmaüs. Un rapport commandé par Emmaüs International a révélé en juillet 2024 que l’abbé Pierre aurait commis de nombreuses agressions sexuelles.
Voici le communiqué de la CEF :
« Au regard de la gravité et de l’ampleur des nouveaux faits révélés cette semaine par Emmaüs et dans deux documentaires diffusés sur des chaînes de télévision nationales, au sujet d’agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre sur des femmes, des enfants et des personnes en situation de précarité pendant une période allant au moins des années 1970 aux années 2000, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France (CEF), appelle la Justice à ouvrir une enquête.
Si la CEF a ouvert ses archives en septembre dernier, et Emmaüs, mis en place une Commission d’enquête historique, seule la Justice dispose des moyens d’investigation nécessaires pour permettre que toute la vérité possible soit faite sur les silences et non-dénonciations dont aurait pu bénéficier l’abbé Pierre.
C’est pourquoi le Président de la CEF a procédé à un signalement auprès du Procureur de la République de Paris, pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs. Ce afin que le Parquet apprécie l’opportunité d’ouvrir une enquête pour déterminer les conditions dans lesquelles les faits mentionnés ont pu ne pas être signalés à la justice pendant toutes ces années.
Aux personnes victimes qui ont trouvé le courage de témoigner des agressions sexuelles qu’elles ont subies, certaines étant mineures au moment des faits, Mgr Éric de Moulins-Beaufort veut exprimer à nouveau sa peine immense et sa proximité. Il incite toute personne qui aurait subi des violences sexuelles de la part de l’abbé Pierre, à se manifester si elle le souhaite auprès de l’un des dispositifs d’écoute de l’Église, ou mis en place par Emmaüs.
Enfin, il tient à saluer le travail de vérité qu’a engagé le mouvement Emmaüs en se mettant à l’écoute des personnes victimes. »