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La traditionnelle bénédiction des animaux, place Saint-Pierre et les «fermes sociales» du Latium

Photo : Olof Brandt, Facebook

Anita Bourdin

La traditionnelle bénédiction des animaux a eu lieu, vendredi 17 janvier 2025, place Saint-Pierre, comme chaque année en la fête de saint Antoine du désert, en présence du cardinal franciscain, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, Mauro Gambetti, en présence d’éleveurs de l’AIA (Association des éleveurs italiens), et de jeunes de l’organisme d’agriculteurs du Latium (Coldiretti Lazio). Les « fermes sociales » de la région de Rome ont été particulièrement mises en valeur.

Messe et bénédiction des personnes et des animaux

Le cardinal franciscain a tout d’abord présidé la messe à l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, entouré d’une vingtaine de prêtres aumôniers de l’AIA et de Coldiretti, en présence de représentants du gouvernement italien et des autorités militaires engagées dans les unités de cavalerie ou cynophiles.

Dans son homélie, le cardinal Gambetti a souligné « l’union entre la liturgie et la louange de la Création », et l’exemple de saint Antoine comme montrant le chemin d’une « société qui exprime la plénitude de la création », rapporte Radio Vatican: le fondateur du monachisme a en effet renoncé aux propriétés qu’il possédait, pour travailler pour se procurer le pain et le partager avec tous, a-t-il précisé, en cette XVIIIe Journée de l’éleveur en Italie.

Surtout, a ajouté le cardinal franciscain, Antoine a suivi l’Évangile et c’est « le chemin indiqué également le Jubilé de l’espérance », invitant « à franchir la Porte Sainte qui est le Christ ».

Le cardinal italien s’est ensuite rendu place Pie XII (entre la rue de la Conciliation et la Place Saint-Pierre, devant la colonnade du Bernin, où a été installée, comme chaque année une forme d’étable à ciel ouvert: il a été accueilli par un défilé de chevaux et de cavaliers. Il a ensuite béni les éleveurs et leurs familles, ainsi que les Romains qui arrivaient avec leurs animaux. Il s’est ensuite dirigé vers la grande étable pour caresser et bénir les bovins, les chevaux, les moutons et les chèvres, les lapins et la basse-cour.

Les jeunes de Coldiretti (https://lazio.coldiretti.it/s-antonio-coldiretti-lazio-fattorie-sociali-in-crescita-del-30-negli-ultimi-tre-anni-agricoltura-favorisce-inclusione/) ont apporté des paniers de produits des fermes du Latium.

Certains animaux ont particulièrement retenu l’attention des curieux comme la chèvre Girgentana, et ses cornes torsadées caractéristiques, ou le cheval romain, la vache italienne Pezzata rossa qui produit du lait pour les fromages AOP comme le montasio, l’âne Amiata, différentes espèces de lapins et de poules.

Croissance d’un phénomène agricole et social

Un phénomène a aussi été mis à l’honneur, celui des « fermes sociales », qui a augmenté de 30% dans le Latium au cours des trois dernières années: plus de 120 fermes, dont plus de 60 à Rome,et plus de 110 fermes pédagogiques. « Leur objectif, expliquent les Coldiretti, est de soutenir les familles en difficulté et les catégories les plus vulnérables de la population, en renforçant le bien-être public (…). Des services qui comprennent l’accompagnement des handicapés moteurs et cognitifs, des personnes autistes, des prisonniers et ex-détenus, des mineurs en difficulté ou ayant des problèmes d’apprentissage, des femmes victimes de maltraitance, des personnes âgées, des personnes ayant des difficultés relationnelles ou des dépendances, des chômeurs et des migrants. »

Parmi ces fermes, la « Nouvelle Arche » (« La Nuova Arca »), une entreprise de Rome qui s’occupe de l’agriculture biologique et sociale, de l’accueil et de la réinsertion sociale et professionnelle des personnes socialement fragiles et en particulier des mères célibataires avec enfants, des jeunes migrants et réfugiés et des personnes handicapées.

« Le rôle de l’agriculture sociale mise en œuvre par les entreprises agricoles, explique le président de Coldiretti Lazio, David Granieri, est significatif et contribue à faire face à la demande croissante de besoins sociaux de plus en plus exprimés. Nos entreprises sont porteuses de valeurs de solidarité, et en même temps, de compétences opérationnelles managériales, de nature à apporter une contribution significative également dans le domaine de la protection sociale. En même temps, les fermes pédagogiques sont importantes. L’interaction avec les animaux est l’un des aspects les plus importants du bien-être rural, une approche innovante qui combine l’agriculture et les pratiques sociales, dans le but de promouvoir l’inclusion sociale, le bien-être et le développement durable. »

Les activités thérapeutiques

La même source souligne que « le travail de plus de 110 fermes éducatives offre aux enfants la possibilité d’entrer en contact avec différents animaux, en apprenant à les respecter et à en prendre soin »: « Ces expériences favorisent le développement des compétences sociales, cognitives et émotionnelles. Parallèlement aux activités purement thérapeutiques, les fermes représentent également une opportunité d’intégration dans la communauté des personnes en risque d’exclusion, qui s’impliquent activement dans des projets agricoles dans lesquels elles acquièrent des compétences pratiques et sociales qui peuvent faciliter leur emploi. Ainsi, le travail dans le secteur agricole devient un espace de socialisation qui favorise le bien-être psychologique et réduit l’isolement social.

Les fermes promeuvent ainsi « l’interaction avec les animaux » qui « peut entraîner de nombreux avantages, tant sur le plan physique que psychologique »: « Par exemple, les activités de zoothérapie qui aident à réduire le stress, l’anxiété et la dépression. Il est particulièrement adapté aux personnes handicapées, aux personnes âgées et aux enfants ayant des besoins spéciaux. Ici aussi, ils vont du contact, aux soins jusqu’à la création de chemins à réaliser avec l’animal. »

En particulier, « l’hippothérapie peut améliorer l’équilibre, la coordination et la force musculaire », car « le lien avec ces animaux favorise le développement de l’estime de soi et des compétences relationnelles »: « Ces activités vont du simple contact, aux soins des animaux, en passant par les promenades à cheval ou à poney et les cours d’équitation. »

Les ânes aussi ont leur place: « Ces dernières années l’onothérapie a également été redécouverte, des activités avec des ânes, qui aident à stimuler le mouvement et la communication avec le reste du monde et deviennent ainsi une partie intégrante d’un chemin de guérison. »

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