Photo : © Frères de la Charité; Père Pierre-Joseph Triest
Le père Pierre-Joseph Triest (1760-1836), prêtre diocésain flamand, fondateur des congrégations des Frères de la charité, des Sœurs de la charité de Jésus et de Marie et des Sœurs de l’enfance de Jésus, est déclaré vénérable, indique un communiqué du Saint-Siège. « Reconnu par ses compatriotes comme le Vincent de Paul belge », il a passé sa vie en s’occupant de personnes âgées, de malades mentaux, mais aussi de jeunes avec un handicap, des aveugles, des sourds et des enfants abandonnés, lit-on dans sa biographie.
En recevant ce lundi 14 avril 2025 le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le pape François a autorisé la publication du décret reconnaissant les vertus héroïques du P. Triest. Le Vatican reconnaît aussi les vertus héroïques du célèbre architecte catalan Antonio Gaudí (1852-1926) et de deux prêtres italiens, Angelo Bughetti (1877-1935) et Agostino Cozzolino (1928-1988). L’Église reconnaît également le miracle attribué à l’intercession d’une religieuse indienne, Eliswa de la Sainte Vierge (1831-1913), fondatrice de la Congrégation du tiers-ordre des carmélites déchaussés (aujourd’hui « Sœurs carmélites thérésiennes »), et le martyr au Brésil du prêtre missionnaire italien Nazareno Lanciotti (1940-2001). Mère Eliswa et P. Lanciotti seront béatifiés prochainement.
Père Triest est né à Bruxelles en 1760 et a été ordonné prêtre en 1786, après les études au grand séminaire à Malines. « Après quelques années de service en tant que prêtre dans plusieurs paroisses dans le voisinage de Malines, il est nommé curé à Renaix en 1796. »
Il a passé cinq ans de sa vie dans la clandestinité, ne pouvant pas exercer son ministère de prêtre au moment de la Révolution française : « Ces années apparemment perdues ont été finalement une période fructueuse pour Triest, dans laquelle il est devenu un homme spirituel et même mystique », indique la même source. « Quand il a reçu à nouveau l’autorisation de prêcher en public en 1802, il a explicité sa mission en trois mots : ‘Je dois vous donner mon exemple, mon enseignement et mon service.’ »
En 1803, nommé dans une paroisse du village Lovendegem, près de Gand, il a été « touché par les conditions de vie lamentables de ses paroissiens » et a rassemblé « quelques jeunes femmes pour s’engager en faveur des malades et des pauvres. Ce fut le début des Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie ».
En 1805, il a été transféré à Gand « afin d’y soigner des malades incurables ». Il y est « devenu membre de la Commission des Hospices Civils et également chanoine du chapitre de la cathédrale Saint-Bavon ».
En 1807, il a fondé une congrégation de frères « qu’il a appelée les Frères Hospitaliers de Saint Vincent, pour prendre soin des personnes âgées pauvres en particulier ». Cette congrégation a adopté plus tard le nom de « Frères de la Charité ».
Les Frères de la Charité sont devenus « les pionniers des soins psychiatriques » : « Un moment révolutionnaire a été de briser les chaînes dans lesquelles les malades mentaux ont été tenus captifs dans les caves du château de Gérard le Diable à Gand. »
Les Sœurs de la Charité également ont pris soin des femmes malades mentales à Gand.
« Afin de répondre au besoin des soins à domicile », P. Triest a fondé en 1823 une deuxième congrégation de frères, les Frères de Saint Jean de Dieu.
En 1835, il a fondé une quatrième congrégation, les Sœurs de l’Enfance de Jésus, qui vont s’occuper des enfants abandonnés.
P. Triest est mort en 1836 et il a été inhumé à Lovendegem, le village qu’il aimait. Il a été transféré ultérieurement à la chapelle funéraire sur le domaine des Sœurs de la Charité.