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France : «on ne choisit pas ses combats», par Mgr de Moulins-Beaufort

Photo : © capture-vaticaninfo.com; KTO TV ; Discours de clôture de l’Assemblée plénière des évêques de France

« S’il avait été possible de choisir, j’aurais préféré être associé davantage à notre travail sur Laudato Sì et au travail mené avec un ou deux invités diocésains, dose de synodalité que nous avions introduite avant que le Saint-Père y engage toute l’Église », a déclaré Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, dans son discours de clôture de l’Assemblée plénière des évêques, le 4 avril 2025. Il s’agissait de son dernier discours en tant que président de la Conférence des évêques de France (CEF), son mandat s’arrêtant en juin 2025.

Il a expliqué que « ces derniers temps de nombreux journaux ont consacré une page à faire » son « portrait » et que « tous ces portraits » l’« identifient à la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église ». « On ne choisit pas ses combats, a-t-il affirmé. Celui-ci, il fallait le mener, il faut continuer à le mener. Nous avons combattu ensemble, et d’abord contre nous-mêmes. Nous le continuerons tous ensemble. »

Cependant, pour l’archevêque de Reims, le combat écologique et « la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église » « ce ne sont pas deux combats différents ». Et il a expliqué pourquoi : « Car l’écologie n’est pas d’abord ni seulement affaire d’environnement, de préservation de la nature, de lutte contre la pollution. Ma conviction profonde, a-t-il dit, est que le temps est venu pour l’humanité de repenser sa relation à tous les êtres, et cela veut dire pour chacun de nous : sa relation à soi-même, aux autres humains, aux êtres non-humains, à la technique aussi, et plus encore à Dieu. » Pour Mgr de Moulins-Beaufort, « il s’agit d’une immense conversion : nous dégager de tout rapport de prédation et de domination, même habité ou habillé de bonnes intentions et de grands sentiments ; avancer résolument dans une autorité dont l’effet unique est de faire grandir autrui et dans un pouvoir, une potestas, qui soit pouvoir d’agir et d’agir toujours pour le service d’une vie plus vivante, mieux partagée, davantage source de communion. »

L’archevêque a rappelé que « Dieu ne nous a pas créés pour que nous provoquions la mort, mais pour que nous cultivions le jardin en vue de la Résurrection », que « Jésus est venu pour désarmer toute violence, en nous et dans notre histoire, non par une force ou une contrainte plus forte, mais par l’attraction de l’amour, par le bouleversement que peut provoquer en nous le don de soi ». « Nous contemplons cela sur sa croix et, devant celle-ci, nous espérons en la Résurrection », a-t-il conclu.

Mgr de Moulins-Beaufort a souhaité qu’à la fin de notre vie « les plaies que nous porterons » ressemblent « un peu à celles de Jésus » : « Toute notre histoire humaine, celle de l’humanité entière et celle de nos ‘vies minuscules’, se déroule sous l’unique promesse du Christ : ‘Va, ton fils est vivant’. Pas forcément ni seulement guéri, mais vivant. Puissent, au terme de notre vie, les plaies que nous porterons ressembler un peu à celles de Jésus. »

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