Photo : © Vatican Media; Jubilé des malades, le 6 avril 2025, Place Saint-Pierre
Anita Bourdin
« Le pape poursuit sa convalescence, il y a des améliorations du point de vue moteur comme du point de vue respiratoire, comme on a pu le noter avec les sorties de ces derniers jours », indique la Salle de presse du Saint-Siège, ce vendredi 11 avril 2025, au 20e jour de la convalescence du pape à la Maison Sainte-Marthe du Vatican. De son côté, le prof. Alfieri fait observer qu’il faut « freiner » le pape pour qu’il fasse une convalescence sérieuse jusqu’au bout.
De légères améliorations
Le pape poursuit donc la thérapie pharmacologique en même temps que la kinésithérapie motrice et respiratoire.
Le cadre général reste « stationnaire, avec de légères améliorations, également pour l’auscultation des poumons ».
Les résultats d’analyse sont ceux des jours précédents, mais il peut maintenant passer « des périodes prolongées sans oxygène », comme lors de l’audience de mercredi du roi Charles et de la reine Camilla. Le haut-débit n’est utilisé que de façon « résiduelle » et à des « fins thérapeutiques ».
Pour ce qui est de ses rencontres, le pape a reçu le Substitut de la secrétairerie d’État, Mgr Edgar Peña Parra, ainsi que le Secrétaire pour les relations avec les États, Mgr Richard Gallagher, le Secrétaire pour les représentations pontificales, Mgr Luciano Russo, les supérieurs de la curie et les chefs des dicastères romains.
Une sortie surprise
Pour ce qui est de la venue du pape par surprise dans la basilique Saint-Pierre, mercredi matin, la Salle de presse explique que le pape a demandé de sortir pour aller prier dans la basilique Saint-Pierre et il s’y est rendu en fauteuil: « Il était content d’aller dans la basilique et de rencontrer des personnes. »
Le pape s’est rendu sur la tombe de saint Pie X et auprès du mémorial de Benoît XV.
Ce pèlerinage sur la tombe de saint Pie X, le 10 avril, a fait couler beaucoup d’encre: le pape ne portait pas sa soutane blanche, mais ses pantalons noirs qu’on perçoit toujours sous la soutane, et un juste au corps de laine sous un poncho.
Certains à Rome interprètent ce choix – sans précédent pour un pape – comme une pénitence de carême, un choix de dépouillement et de simplicité, peut-être un peu à la manière d’un Philippe Neri, qui avait des extravagances vestimentaires à Rome, ou bien ne se rasait que la moitié du visage, pour éviter l’adulation de ses contemporains.
Mais la Salle de presse n’a pas commenté ce point.
Le pape ne cache pas ses fragilités
Déjà, lundi 7 avril, le professeur Sergio Alfieri – qui a suivi la santé du pape depuis son hospitalisation pour une double pneumonie le 14 février, et pendant les 38 jours au Gemelli – a déclaré dans les colonnes du « Messagero » (https://www.ilmessaggero.it/vaticano/papa_francesco_non_e_piu_malato_convalescente_come_sta_alfieri-8763069.html?refresh_ce) que le pape allait « mieux », avait « recommencé à travailler », et que parfois il fallait « le freiner »: « L’homme, nous le connaissons. Et il n’a pas voulu cacher ses fragilités. Nous l’avons vu aussi de bonne humeur. Je n’exclus pas d’autres surprises. Et c’est lui qui décide: il est le Pape. »
Le professeur était auprès du pape François quand, à deux reprises, celui-ci a frôlé la mort, en février dernier. Le chirurgien espère maintenant que le pape observe une convalescence sérieuse: « Il a fait deux semaines de convalescence, nous espérons les autres six semaines… Lui voudra toujours davantage être au milieu de son peuple… »
Plus encore, le prof. Alfieri estime que le pape n’est plus malade: « Les surprises plaisent au Saint-Père et il a voulu être présent lors de la journée du Jubilé dédié aux malades, comme convalescent, parce qu’il n’est plus malade. »
Il souligne que le pape ne cache pas ses fragilités: « Il s’est présenté avec ses canules – à bas débit d’oxygène – pour ne pas cacher ses fragilités. Et c’est ainsi qu’il s’est présenté aux malades, lui qui n’est plus malade. On s’est parlé samedi et cette décision de se présenter était déjà dans sa tête. »
