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La Maison Sainte-Marthe en travaux pour accueillir les 133 cardinaux électeurs

Photo : © Vatican Media; les cardinaux lors de la 5e congrégation, le 28 avril 2025  

Anita Bourdin

La Maison Sainte-Marthe est en travaux pour accueillir tous les cardinaux électeurs et le personnel assistant le déroulement du conclave. Les aménagements nécessaires à l’accueil de 133 cardinaux seront achevés lundi, a annoncé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, lors de la rencontre de la mi-journée avec la presse, ce samedi 3 mai 2025.

Le plus grand collège électoral
Il a précisé que « les travaux de rénovation de la Maison Sainte-Marthe, qui sont à un stade avancé, s’achèveront le 5 mai »: « Le personnel et toutes les personnes impliquées seront accueillis à Sainte-Marthe et à l’ancienne Maison Sainte-Marthe. L’accès aux lieux sera autorisé entre mardi soir [6 mai] et mercredi matin [7 mai], avant la célébration de la messe pour l’élection du pontife romain. »

En effet, Paul VI avait fixé un plafond de 120 cardinaux électeurs, et le pape François a bousculé jusqu’aux murs du Vatican puisque les électeurs seront 133, ce qui rendra les scrutins également plus long une fois le conclave commencé. C’est le plus grand collège électeur jamais rassemblé pour un conclave depuis le plafond de 120 indiqué par Paul VI.

Le périmètre du conclave comprend non seulement la chapelle Sixtine, mais la Maison Sainte-Marthe, lieu du repos et de restauration des cardinaux.

Rappelons que lors des conclaves de 1978, les 25-26 août (élection de Jean-Paul Ier) et les 14-16 octobre (élection de Jean-Paul II), les 111 cardinaux étaient logés dans les musées du Vatican, avec un aménagement spartiate, les vitres des fenêtres étant passées à la chaux, de façon à empêcher tout contact même visuel avec des personnes de l’extérieur, et elles ne pouvaient être ouvertes malgré la chaleur de l’été romain et l’âge avancé de nombreux cardinaux.

Un certain cardinal Karol Wojtyla ayant été l’un des cardinaux organisateurs du campement, avec des paravents, a été ému des conditions difficiles affrontées par les électeurs. Une fois devenu pape, il a décidé de donner aux futurs cardinaux électeurs une installation plus digne, également pour les éventuels infirmiers à leur service, dormant alors sur un matelas au sol, et pour les autres personnes qui assistent le conclave, qui prêteront serment lundi prochain (cf. https://vaticaninfo.com/2025/04/le-conclave-souvre-le-mercredi-7-mai-pour-les-cardinaux-electeurs/).

Un infirmier dans la constitution
C’est pourquoi Jean-Paul II a fait construire la résidence Sainte-Marthe, au milieu des années 1990, de façon ce que les cardinaux électeurs et les éventuels infirmiers qui les assistent jouissent d’un logement à la fois sobre mais confortable, « convenable », dit la constitution apostolique Universi Dominici gregis. Car c’est écrit dans la constitution du Vatican!

L’article 41 stipule en effet: « Le Conclave pour l’élection du Souverain Pontife se déroulera à l’intérieur du territoire de la Cité du Vatican, dans des secteurs et des édifices déterminés, fermés aux personnes étrangères, de telle manière que soient assurés une installation et un séjour convenables pour les Cardinaux électeurs et ceux qui sont légitimement appelés à collaborer au déroulement régulier de l’élection elle-même. »

Mais le n 42 évoque l’assistance d’un personnel infirmier: « Au moment fixé pour le commencement des actes de l’élection du Souverain Pontife, tous les Cardinaux électeurs devront avoir reçu l’attribution d’un logement convenable, et s’y être installés, dans l’édifice appelé Domus Sanctæ Marthæ, récemment construit dans la Cité du Vatican. Si des raisons de santé, préalablement reconnues par la congrégation cardinalice particulière, exigent qu’un Cardinal électeur ait près de lui, même pendant l’élection, un infirmier, on devra lui assurer également un logement adapté. »

Le n. 43 évoque la fermeture des lieux à toute personne extérieure: « Les locaux de la Domus Sanctæ Marthæ, de même que, et tout particulièrement, la chapelle Sixtine et les lieux destinés aux célébrations liturgiques devront être fermés, sous l’autorité du Cardinal-Camerlingue et avec la collaboration extérieure du vice-Camerlingue et du Substitut de la Secrétairerie d’État, aux personnes non autorisées. »

Or, la résidence Sainte-Marthe compte 129 chambres, où sont logés en temps normal des prêtres travaillant à la curie romaine, ou des hôtes de passage. Les cardinaux étaient 115 pour le conclave de 2013 qui a élu le pape François. Mais le fait qu’ils dépassent le nombre de 129 a imposé des travaux et l’élargissement du périmètre du conclave à des chambres de l’ancienne Maison Sainte-Marthe.

La collaboration et la solidarité
Pour ce qui est de la neuvième Congrégation générale des cardinaux, elle a débuté, samedi matin, 3 mai 2025, à 9 heures, par un moment de prière: 177 cardinaux étaient présents, dont 127 électeurs, sur 133. Il n’y a pas de congrégation samedi après-midi ni dimanche 4 mai, a indiqué Matteo Bruni.

« À l’ouverture, les cardinaux de la commission qui assiste le camerlingue dans les congrégations particulières pour la gestion des affaires ordinaires ont été tirés au sort : il s’agit du cardinal Robert Francis Prevost, de l’ordre de Saint Augustin (USA), et du cardinal italien Marcello Semeraro. Le cardinal allemand Reinhard Marx a été confirmé comme coordinateur du Conseil pour l’économie », a-t-il indiqué.

Il a précisé que la session « a permis 26 interventions, qui ont abordé divers thèmes d’importance ecclésiale et pastorale. La double mission de l’Église a été évoquée : vivre et témoigner de la communion en elle-même, et promouvoir la fraternité dans le monde. Le magistère du pape François et les processus initiés sous son pontificat ont été évoqués avec gratitude, soulignant la responsabilité de les poursuivre et de les préserver ».

Il a signalé, parmi les autres thèmes abordés, « la collaboration et la solidarité entre les Églises locales, le rôle de la Curie auprès du Pape, le service de l’Église et du Pontife à la cause de la paix, et la valeur de l’éducation comme instrument de transformation et d’espérance. Les références au Jubilé et au désir que le prochain Pape soit doté d’un esprit prophétique, capable de guider une Église qui ne se replie pas sur elle-même, mais sache aller vers l’extérieur et apporter la lumière à un monde marqué par le désespoir, n’ont pas manqué ».

Le mois de Marie
D’autres thèmes abordés les jours précédents sont revenus comme « la synodalité et la collégialité », et « l’accent a été mis sur le monde et l’attention qu’il porte à l’Église »: « Une prise de conscience est apparue du risque que l’Église devienne autoréférentielle et perde sa pertinence si elle ne vit pas dans le monde et avec le monde. Les références au dialogue et à la mission œcuméniques ont également été importantes. »

Matteo Bruni a aussi annoncé que deux séances se tiendront lundi prochain, 5 mai, le matin, de 9h à 12h30 environ, et l’après-midi, de 17h à 19h environ.

Enfin, étant donné que l’on est entré dans le « mois de Marie », le doyen du Collège des cardinaux a rappelé que la basilique Saint-Pierre organise le Rosaire le samedi soir à 21h.

Demain, dimanche 4 mai, les cardinaux qui le souhaitent pourront célébrer l’Eucharistie dans leur siège titulaire des paroisses romaines.

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