Photo : © Vatican Media; le sanctuaire marial de la Vierge du Bon Conseil; le 10 mai 2025
Anita Bourdin
C’est sous le signe de saint Jean-Paul II que le pape Léon XIV a décidé d’inaugurer son pontificat, dimanche prochain, 18 mai 2025, à 10h, place Saint-Pierre. Et sous le signe de Marie également, avec un double pèlerinage marial, ce samedi: il invite les baptisés à se montrer « fidèles à la Mère ».
Cette date de l’inauguration du pontificat a été indiquée par le Vatican dès vendredi 9 mai. La messe sera diffusée en direct sur Internet par Vatican News en français. Le pape a aussi effectué deux visites ce samedi 10 mai 2025: au sanctuaire marial de la Vierge du Bon Conseil et à Sainte-Marie-Majeure. D’autres rendez-vous sont désormais également fixés.
Les insignes du pontificat
Le 18 mai, on s’en souvient, c’est la date anniversaire de la naissance de Jean-Paul II, à Wadowice (Pologne), le 18 mai 1920.
Ce sera aussi un dimanche, ce qui permettra aux personnes voulant assister à cette messe solennelle de voyager le samedi et de rentrer chez elles le dimanche après-midi. On attend, comme c’est la coutume, des représentants de gouvernements du monde entier.
C’est au cours de cette messe qui inaugure le pontificat que le nouveau pape reçoit les insignes de sa charge: le « pallium », cette étole de laine blanche que les papes remettent aussi aux archevêques métropolitains, et l’anneau.
Le pape Benoît XVI avait donné le sens de ces deux symboles dans son homélie pour l’inauguration de son propre pontificat le 24 avril 2005.
Pour le signe du pallium, il disait: « Le premier signe est le pallium, tissu en pure laine, qui est placé sur mes épaules. Ce signe très ancien, que les Évêques de Rome portent depuis la fin du IVe siècle, peut être considéré comme une image du joug du Christ, que l’Évêque de cette ville, le Serviteur des Serviteurs de Dieu, prend sur ses épaules. Le joug de Dieu c’est la volonté de Dieu, que nous accueillons. (…) En réalité, le symbolisme du pallium est encore plus concret: la laine d’agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade et celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu’il conduit aux sources de la vie. »
Pour l’anneau du pêcheur, Benoît XVI renvoyait à l’expérience de saint Pierre lors de la pêche miraculeuse: « Le deuxième signe par lequel la liturgie d’aujourd’hui nous présente le commencement du ministère pétrinien est la remise de l’anneau du pêcheur. L’appel de Pierre à devenir pasteur, que nous avons entendu dans l’Évangile, fait suite au récit d’une pêche abondante: après une nuit au cours de laquelle ils avaient jeté les filets sans succès, les disciples voient sur le rivage le Seigneur ressuscité. (…) Dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi: nous existons pour montrer Dieu aux hommes. »
Dès l’élection du pape Léon XIV, deux photos ont circulé: l’une de Jean-Paul II serrant la main du jeune diacre Robert Francis Prevost, revêtu de la dalmatique, ils sont tous les deux de profil; l’autre, également des années quatre-vingt, où Jean-Paul II met la main amicalement sur le bras du jeune religieux augustin en soutane noire et mosette noire et lui serre la main.
Léon XIV a en effet été ordonné prêtre dans l’ordre de Saint-Augustin le 19 juin 1982 à Rome, par l’archevêque belge Jean Jadot, pro-président du secrétariat pour les non-chrétiens. En 1984, donc toujours sous le pontificat de Jean-Paul II, le p. Robert Francis Prevost obtient sa licence en droit canon à l’Angelicum – université pontificale Saint-Thomas d’Aquin -, des dominicains, où Jean-Paul II avait lui-même étudié.
La personnalité de Jean-Paul II, élu pape le 16 octobre 1978 alors que le jeune religieux augustin venait de prononcer ses premiers vœux religieux, le 2 septembre, a marqué évidemment ses années de formation et ses premiers engagements apostoliques, à l’heure de la « nouvelle évangélisation » voulue par le pape polonais.
Et Jean-Paul II, qui décèdera le 2 avril 2005, est toujours pape quand Robert Francis Prevost est élu prieur général de son ordre en 2001.
Visite à la Mère du Bon Conseil
Et c’est une prière de Jean-Paul II à la Vierge du Bon Conseil que le pape Léon a prié ce samedi 10 mai après-midi.
En effet, le pape est arrivé en voiture fermée vers 16h, pour une visite privée, au sanctuaire de la Vierge Marie honorée sous le vocable de « Mère du Bon Conseil », tenu par les Augustins de sa congrégation et qu’il connaît bien.
Le sanctuaire marial (madredelbuonconsiglio.it) se trouve à Genazzano, une ville d’environ 6 000 habitants, à quelque 45 km au sud-est de Rome, avec un riche patrimoine historique d’églises et de palais et des sites archéologiques. On fête la Vierge de Genazzano le 25 avril. Et l’image de la Vierge Marie de ce sanctuaire était chère au pape Léon XIII. Pie XII a composé une prière à la Mère du Bon Conseil.
Le pape a salué une centaine de personnes qui lui avaient réservé un accueil festif sur le parvis de l’église dans laquelle il est entré pour saluer les religieux de son Ordre, avant de prier auprès de l’autel et auprès de l’image de la Vierge Marie, comme il l’avait fait étant cardinal. Il a déposé des fleurs blanches sur l’autel.
Et c’est alors qu’il a lu la prière de Jean-Paul II (ci-dessous, dans notre traduction), dont la devise était mariale: « Totus tuus ». Il a ensuite prié avec les personnes présentes un « Ave Maria », avant de chanter l’antienne mariale du « Salve Regina »
Le pape Léon XIV a prononcé quelques mots pour dire combien il avait vivement désiré venir dans ce sanctuaire « en ces premiers jours du nouveau ministère que l’Église » lui a « remis », « pour porter cette mission en avant, comme Successeur de Pierre ».
Il a évoqué la visite qu’il y avait faite au moment de devenir prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, et son choix « d’offrir sa vie à l’Église ». Il a déclaré sa « confiance en la Mère du Bon Conseil », compagne « de lumière, de sagesse », en citant les paroles de Marie aux serviteurs des Noces de Cana : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jean 2, 5).
Léon XIV a ensuite rencontré la communauté des Augustins de façon privée. Puis il a de nouveau salué les personnes présentes depuis le parvis de la basilique. Il a notamment exprimé sa « joie » d’avoir pu venir prier la Mère du Bon Conseil, « un don si grand » pour le peuple de Genazzano, dont découle une « grande responsabilité »: « De même que la Mère n’abandonne jamais ses enfants, vous aussi devez être fidèles à la Mère. »
Saluant les jeunes et les « jeunes de cœur » – « nous le sommes tous! » – il a évoqué « l’enthousiasme » pour suivre Jésus, à l’exemple de Marie. Et il a accordé sa bénédiction à toutes les personnes présentes avant de repartir.
Visite à Sainte-Marie-Majeure
Avant de revenir au Vatican, le pape Léon XIV a voulu s’arrêter à Sainte-Marie-Majeure pour se recueillir auprès de la tombe du pape François, et il y a déposé une rose blanche, symbole pour le pape François de l’intercession de sainte Thérèse de Lisieux.
Il est aussi allé se recueillir dans la chapelle Pauline devant l’icône de la Vierge Marie « Sauvegarde du peuple romain »: il a déposé des fleurs blanches sur l’autel de la Vierge. Il est ensuite rentré au Vatican.
Le pape a été élu le 8 mai, jour de la supplique à la Vierge Marie de cet autre sanctuaire marial italien, celui de Pompéi, près de Naples, et dans la neuvaine à Notre Dame de Fatima, qui tombe mardi 13 mai. Et il vient de faire ce samedi deux visites à des sanctuaires mariaux, plaçant ainsi son pontificat aussi sous le signe de Marie.
Prochains rendez-vous du pape Léon XIV
Le pape présidera la prière mariale du Regina Caeli, ce dimanche 11 mai, à midi, Place Saint-Pierre.
Il recevra en audience des représentants des médias accrédités pour le conclave, lundi 12 mai à 11h, dans la salle Paul VI du Vatican.
Il recevra les représentants du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, vendredi 16 mai.
Il tiendra sa première audience générale du mercredi le 21 mai.
Prière de saint Jean-Paul II à Marie, Mère du Bon Conseil
Vierge du Bon Conseil ! C’est vers toi que s’élève la supplication du peuple chrétien qui t’a toujours aimée et honorée.
C’est à toi qu’il confie aujourd’hui ses espérances et ses peines, ses désirs et ses besoins, les nombreuses larmes versées et l’aspiration à un avenir meilleur.
Tourne ton regard, ô Mère, vers ce peuple, accueille ses intentions généreuses, accompagne-le sur son chemin vers un avenir de justice, de solidarité et de paix.
Ô Mère, toi qui connais la route de la vie et qui sais bien ce que le cœur humain désire, tu ne lui offres pas des idéologies fallacieuses et transitoires, mais la personne de ton Fils Jésus, Chemin, Vérité et Vie, en qui resplendit le mystère de Dieu et de l’homme.
Mère du Bon Conseil, ouvre les esprits et les cœurs, assure à l’humanité tout entière le don de la concorde et de la paix. Amen.
© Traduction de l’italien, vaticaninfo.com
