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« Un monde endetté » : que le Jubilé ouvre la voie à « une nouvelle architecture financière internationale audacieuse et créative »

Photo : © UNCTAD

L’agence vaticane Fides cite les conclusions alarmantes du rapport « Un monde endetté » (A World of Debt) de l’Agence des Nations Unies pour le développement (CNUCED) : « 48 États dépensent davantage pour le paiement des intérêts que pour l’éducation ou la santé », révèle le document. Ainsi, le paiement des intérêts sur les crédits reçus pèse « lourdement sur la vie des pays les plus pauvres, avec des coupes dans les postes budgétaires consacrés à l’éducation, à la santé et aux subventions pour l’achat de produits de première nécessité et de carburant ».

En juin 2024, lors d’une rencontre avec les participants au séminaire « Faire face à la crise de la dette dans le Sud du monde », organisé par l’Académie pontificale des sciences, le pape François avait exprimé le souhait que le Jubilé de 2025 ouvre la voie à « une nouvelle architecture financière internationale audacieuse et créative ». Fides note que le nouveau rapport de la CNUCED confirme les paroles du pape François qui disait que « l’architecture financière mondiale n’est plus en mesure de répondre aux besoins du monde au XXIe siècle. Il s’agit là d’un défi majeur pour le développement durable ».

Selon le rapport de la CNUCED, « les pays en développement sont confrontés à une architecture financière internationale dont les asymétries profondément enracinées exacerbent l’impact des crises en cascade sur le développement durable. Ce système alourdit leur dette, limite leur accès au financement du développement durable et les pousse à emprunter auprès de sources externes plus volatiles et plus coûteuses ».

En décembre 2024, lors d’une rencontre avec une délégation de représentants du secteur bancaire, le pape François a lancé un appel suivant: « Le Jubilé qui approche nous rappelle la nécessité de remettre les dettes. C’est la condition pour générer l’espoir et l’avenir dans la vie de nombreuses personnes, en particulier les pauvres. Je vous encourage à semer la confiance. Ne vous lassez pas d’accompagner et de maintenir un niveau élevé de justice sociale. »

Fides rappelle que « la hausse des taux d’intérêt mondiaux depuis 2022 a mis à rude épreuve les budgets publics des pays en développement » : « un pays sur trois consacre plus à ses paiements d’intérêts » qu’aux secteurs de la santé, de l’éducation et des « mesures visant à atténuer les conséquences du changement climatique ». L’agence vaticane note également que « 61 % de la dette des pays en développement est détenue par des créanciers privés, qui ont moins de contraintes, sinon morales, du moins politiques, pour exiger le paiement des intérêts ».

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